Bon : j'ai dormi 12 heures cette nuit, Katchou s'en est reparti vers Toulouse avec sa moto sur sa remorque, Ange soigne sa grippe au chaud chez lui, Crossbones31 récupère chez un copain, tout va bien...
Pour ceux que ça intéresse, voici en gros comment ça s'est passé. Malheureusement, pas de photos car pas trop de temps pour ça, mais l'organisation en a pris que nous verrons certainement sur leur site sous peu.
On s'est donc retrouvé le samedi chez Paul à Lançon avec Katchou et Ange, comme d'habitude pour partager un petit café. Puis vers 11h00, nous retrouvons Crossbones à la concession d'Avignon, il y a déjà une bonne vingtaine de motos, majoritairement des Electras et autres touring. Ange fait figure d'aventurier avec le 48, on se gare un peu à l'écart étant quasiment les derniers arrivés. Il y a un groupe de Belges, un Allemand, pas de locaux.
Accueil par le chapter ABC du HOG, remise de la pochette cadeau (t-shirt, goodies) et validation de l'inscription. Relevé des compteurs, tout est prêt.
Un petit repas au resto d'à côté (le Legend's Valley, partenaire de la concession) : des pâtes, une mousse au chocolat, un café.
Une petite sieste dans les pissenlits, au soleil, en observant du coin de l'oeil les groupes déjà constitués.
A 14 heures, remise du premier tronçon du roadbook. Mince, pas de carte, que des instructions "direction/kilomètre/nom de la voie/cumul distance". Il va falloir lire, suivre et ne pas se perdre : il y a des changements de direction tous les 3 à 5 kms pour cette première étape de jour très "touristique". Ça va, ça ressemble à ce que j'ai déjà pratiqué en rallye-raid, je suis pas trop désorienté. Je propose de prendre la tête de notre communauté en prenant la moto de Katchou, qui a fabriqué un magnifique support de roadbook !
Nous partons à peu près en confiance en se disant : on va suivre le gros de la troupe, pis on verra bien. Au premier carrefour (2 km!), tout le monde tire tout droit sauf un Fat Boy devant nous : c'est lui qui a raison, la différence se fait déjà. Au fil des kilomètre, on prend le rythme, les instructions sont claires et il n’y a pas trop d’erreurs. On lâche le Fat, on enroule dans la campagne entre Avignon et la camargue.
A la première station, un groupe d’electras nous dépasse, vexés de s’être égarés dès le départ. Ils roulent « HOG », forcément cela les ralentit : on va les doubler façon TGV un peu plus loin…
Au bout d’un moment, nous ne savons plus trop qui est devant nous, qui est derrière : au premier contrôle surprise, nous apprenons que nous sommes les premiers, avec une grosse demi-heure sur l’horaire prévu. On se regarde, on rigole et on repart comme des avions. A ce moment là, on est dans mes terres pas trop loin de la maison : je prends confiance, ça se passe bien, le groupe va bien. Lors d’un plein, une aimable pompiste me donne une pochette transparente que je scotche sur mon réservoir : le road book sera à l’abri si jamais il pleut.
On enroule le haut var, le Verdon et ses gorges, premier arrêt à Castellane. Repas rapide, les organisateurs nous neutralisent 30 minutes pour nous obliger au repos (excellente initiative). Il est 20 heures, nous nous sommes arrêtés 45 minutes en tout. En repartant, le deuxième tronçon de road book nous emmène vers Digne : le plein des motos, combis de pluie pour tout le monde, surgants, surbottes, polaires et caleçons , il va faire froid cette nuit. Je scotche une lampe sur le casque, pour pouvoir lire en roulant la nuit. Nous roulons de temps en temps avec le Fat solitaire, qui nous rejoint à la pompe vers Seyne les Alpes. Je lui propose de rouler avec nous car ce sera plus sur : le temps menace, il commence à neiger. Nous repartons en direction de Savines sous la neige, puis quand la neige cesse on a un clair de lune sur les Ecrins, c’est beau. On reprend du poil de la bête, le rythme remonte un peu. Au niveau routes, que du bonheur : des cols même pas sur les cartes, du virage, de la navigation.
Le col Bayard, Gap, le col de Lus la Croix Haute : arrêt sous la neige battante, dans un brouillard à couper à la tronçonneuse, il est 2 heures du matin et tout le monde est gelé. On attrape le troisième road book, on vient de faire 500 km et ça commence à marquer les visages rougis par le froid. Ce sera l’étape la plus difficile, à cause de la neige, du froid, du brouillard, des routes humides et de la fatigue.
Ange donne des signes de faiblesse, sa grippe le met à plat. Plus loin en redescendant sur Serres, il préfère rentrer se coucher : on le laisse donc, il va prendre l’autoroute, il est gelé et fait de la peine à voir. Des electras nous doublent, on va les dépasser un peu plus loin quand ils feront une pause à leur tour.
C’est là qu’on commence à avoir vraiment froid, et un peu sommeil : il nous reste à visiter les Baronnies, les routes de campagne se suivent, les villages endormis… Un arrêt café dans un lavoir en pleine montagne : merci Katchou pour ce café thermos, ça nous a permis de reprendre un peu des forces. Pour se réchauffer, nous remontons la rue du hameau à pied, en remuant les bras… Il est dans les 4 heures du mat’. Le Nyonais de nuit, puis le Ventoux ou nous croisons tout un groupe à contre sens : ils sont tombés dans le piège de la fatigue et du road book !
Dernier arrêt dans un restau (le Shovelhead Café à Caromb), pour le petit déjeuner vers 7 heures et la remise du dernier tronçon de road book. Le jour se lève, nous espérons enfin nous réchauffer au soleil : c’est sans compter sur le mistral énorme (des rafales certainement à plus de 100 km/h) qui nous accompagne depuis le Ventoux… et qui ne nous lâchera plus !
Un petit tour dans les coteaux entre Vaison la Romaine, Suze la Rousse, et nous traversons pour le dernier tronçon qui nous fait visiter la Camargue et Saint Gilles. Nous retrouvons Jeff et son Fat, il prend la tête pour les derniers 50 kms : ça me permet de suivre et de me reposer, nous arrivons peu avant midi à l’arrivée sur l’aérodrome de Nimes-Courbesac. Nous sommes les premiers, je peux enfin retirer le casque, il me faudra attendre 10 minutes d’être un peu réchauffé avant d’enlever la combi de pluie et de pouvoir m’asseoir devant un jus d’orange. Nous avons fait 1050 km, et pas plus de 200 km de nationales…
Le reste de la troupe arrivera ensuite, tout le monde arrivera à bon port sauf un gars tombé en panne : ses compagnons sont restés avec lui et la voiture balai les prendra en charge.
Remise des pin’s, le responsable de l’organisation en attribue un à Ange car la grippe est « un cas de force majeure ». On se serre la main, on grignote un hot dog, un thé, une pomme, on signe le livre d'or et le poster qui sera exposé au local du HOG à Avignon, les filles du ABC chapter prennent quelques photos qui seront bientôt en ligne, on se sent bien, pas trop fatigués : la pression n'est pas encore retombée.
Nous disons au-revoir à Crossbones qui rentre sur Avignon, et avec Katchou on file à la maison. Les derniers 150 km d’autoroute pour rentrer à la maison seront les plus longs…
Une bonne douche, et là oui, la pression retombe et nous luttons pour ne pas tomber le nez en avant dans l'assiette, avant de sombrer vers 20 heures...
L’année prochaine ? Oui, peut être.