petit avant goût du contrôle technique:
4.1. Les acteurs favorables à la mesure
4.1.1. Les réseaux de contrôle technique
Nous avons rencontré ou été en contact avec les responsables des quatre réseaux de contrôle
technique agréés en France : Autosur, Autovision, DEKRA, SGS (autosécurité, sécuritest).
Ils sont unanimes pour défendre le principe d'un contrôle technique des deux-roues qui serait une
mesure d'égalité par rapport aux autres catégories de véhicules. Les manipulations sur les
moteurs, les changements de configuration, les chutes avec leurs conséquences sur l'état du
véhicule sont des motifs supplémentaires pour instaurer chez les deux-roues une mesure déjà
mise en oeuvre dans la plupart des pays européens.
Malgré quelques nuances entre les réseaux, on peut noter les points de convergence suivants :
− un contrôle qui ne doit pas être limité au seul contrôle visuel,
− un centre de contrôle qui peut être partagé avec un centre auto,
− une formation spécifique ou complémentaire pour les contrôleurs deux-roues qui
devraient être détenteurs du permis moto,
− un contrôle en prenant compte de l'âge du véhicule et non le nombre de kilomètres
parcourus, avec la même périodicité que pour les automobiles,
− un constat partagé de la difficulté à contrôler la pollution faute de normes clairement
établies.
Sur la base d'un cahier des charges à établir avec la même précision que pour les poids lourds en
2004, les contrôles devraient porter sur :
− l'identification du véhicule,
− le freinage,
− l'éclairage, la signalisation,
− la liaison au sol,
− les équipements (rétroviseurs, avertisseur sonore),
− les fuites, corrosions,
− la pollution,
− la puissance,
− l'échappement.
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Il convient de préciser qu'Autosur a déjà mis en place un diagnostic « sécurité moto » volontaire
dans deux de ses centres auto d'Ile-de-France. Le prix de la visite, qui comprend également une
analyse prédictive d'huile moteur, est de 70 €.
− La mesure des forces de freinage qui nécessite l'immobilisation du véhicule. Une
adaptation technique des bancs pour automobiles permettrait de recevoir les deuxroues.
Certains experts déconseillent toutefois l'utilisation des bancs VL pour des
raisons élémentaires de sécurité et considèrent qu'un banc autonome est la bonne
solution.
− La mesure d'éclairage qui peut être réalisée avec les mêmes matériels que ceux
utilisés pour les véhicules légers. Seules devraient être précisées les valeurs de
rabattement spécifiques.
− La mesure de la vitesse pour les cyclomoteurs de moins de 50 cm3 qui peut
s'effectuer sur une base à rouleaux de type speedomètre. Il faut vérifier que la vitesse
maximum du véhicule ne dépasse pas 45 km/h avec une tolérance de plus de 2 km/h.
Pour les motos, le contrôle doit porter sur la puissance et non la vitesse.
− La mesure de bruit, qui pour éviter les contestations, devrait être réalisée avec le
même instrument que celui utilisé par les forces de l'ordre lors des contrôles routiers
(sonomètres).
− La mesure de pollution qui est aujourd'hui difficile à établir de façon précise, en raison
de développement des systèmes OBD (système de diagnostic embarqué pour contrôle
des émissions), mais également en raison de la présence de nombreux moteurs
2 temps qui sont exclus du contrôle auto, car les appareils classiques ont les filtres
bouchés par l'huile imbrulée. Pour les moteurs 4 temps, l'appareillage serait proche de
celui utilisé pour les véhicules légers.
− La mesure de la géométrie du véhicule ne présente pas de difficulté. Elle peut être
effectuée soit par examen visuel, soit grâce à un appareil permettant d'établir les
valeurs de décalage de l'alignement des roues au sol.
− Il faut enfin prévoir une table élévatrice pour vérifier la conformité de la plaque, l'usure
des pneus et des éléments concourant au freinage ainsi que les éventuelles fuites de
liquide et le serrage correct des pièces de sécurité.
Les règles de transmission des données utilisées pour les véhicules légers sont transposables
pour les deux-roues.
et pour finir:
7.2.4. Prendre des mesures réglementaires pour combattre les phénomènes de
tunning
Le développement des transformations techniques et esthétiques des deux-roues (et des
voitures particulières) par leurs propriétaires ("tuning") est un phénomène qui a tendance à
se développer. Il est encouragé par un certain nombre de vendeurs qui ne sont pas
toujours vigilants sur la régularité des accessoires proposés dans leur catalogue au regard
du code de la route.
Ces transformations contribuent en effet souvent à modifier les caractéristiques techniques
touchant les performances (élévation de la puissance) et le comportement routier
(carénage, suspension) dans des limites qui n'ont pas été prévues par le constructeur.
Aujourd'hui, la conformité de ces véhicules est très rarement vérifiée. Il est donc important
que des initiatives soient prises ( le contrôle technique pourrait répondre à cet objectif) pour
permettre de comparer tout véhicule en circulation avec la fiche technique de réception du
constructeur qui pourrait être consultée sur le système informatique du centre.