Des oies sauvages traversent le ciel en papotant leurs patenotres.
Ici, en Finlande,on est à la sortie d l'hiver. La neige a fondu
et les oiseaux migrateurs arrivent à tire d'ailes pour rétablir le poids de la terre.
Bonne journée pour une ballade en moto. Je sortirai avec Blueberry
(j'ai deux HD et il faut être équitable pour ne pas faire de jaloux.
Imaginez Juanita et Blueberry se disputant dans mon garage! )
Voilà le cils bleus de Blueberry
Dans les sacoches je jette un pull-over,
une BD de Corto Maltese
une clé à molette
un sandwich jambon de Parme-cornichons
un autre à la terrine de canard aux cêpes
du jus d’airelles (que j’ai oublié)
l’appareil photo
la carte du monde
et hop… c’est parti... softail et bottes d'asphalte
livrés à la tendresse serpentine de la route.
Premier arrêt: km 20. Une grande ferme au bord de la route
comme sortie d'une pièce de théatre de Tchékov.
et ses dépendances, granges, écuries...
et le sempiternel clocheton... (la cloche servait à appeller les ouvriers pour les repas)
Deuxième arrêt, quelques kms plus loin, une église en pleine forêt
ou Dieu vient parfois passer ces week-ends, incognito.
et le "vaivas ukko", bonhomme-misère,
ici dans ce pays les morts vivent vieux, et heureux.
les après-midis d'été ils descendent allègrement se baigner dans le lac
une serviette de fleurs autour des épaules
les morts vivent comme ils ont vécu, les uns décorés comme des généraux de l'armée du Tsar
les autres tout simplement, sans chichi
puis la route continue, lézard au milieu des pins et des sapins
dans l'haleine froide de l'argileà peine éveillée de son hibernation...
le bruit du twin cam assourdi par le vacarmes d'oiseaux
la grande prière blanche des bouleaux
arrêt pique-nique au bord d'un lac où la glace n'a pas encore entièrement fondu,
les petits points blancs sont des cygnes, juste arrivés, il y en avait une centaine,
et j'ai mangé mes sandwichs tout en regardant leurs danses nuptiales
et la route continue, langue de terre entre deux lacs... il fait 20 C.
jsuq'au soir, dernier lac, à 2 kms de chez moi, à Tampere.
fin de la ballade