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Souvenirs d'un biker
Lucio
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- Message n°26
Re: Souvenirs d'un biker
quoi dire !!!! il faut ecrire un bouquin
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- Message n°27
Re: Souvenirs d'un biker
Partie 5
" Une autre rencontre qui m'a marqué :
Suite à une PA, je vais voir une HD chez Mike qui habite à coté de Manhatan. On fait affaire, on arrose çà, Mike m'invite à dîner en famille. Bien cool, j'en ai marre des hamburgers et des pizzas.
A la fin du repas, je sens bien que Mike a quelque chose en tête. Il demande à sa femme :
- Ca te gène s'il vient avec nous, ce soir ?
- Non pas du tout. Allon-y !
Je m'inquiète :
- Aller où ?
- Tu vas voir, ce ne sera pas long et tu ne regretteras pas le spectacle.
Mike habite en bas d'une rue sombre très en pente que nous commençons à remonter à pieds. Au début, le sommet de la rue empèche de voir ce qu'il y a derrière. Au fur et à mesure que nous avançons, nous découvrons là haut, d'abord le haut des tours jumelles du World Trade center (hé oui, c'était bien avant 2001 !), puis le sommet de l'Empire state building et de la tour Chrysler. Et plus nous montons et plus Manhatan illuminé de tous ses feux apparait dans toute sa splendeur. Et le boudonnement plein de vie va aussi en s'emplifiant. Sublime, je suis estomaqué ! Je demande :
- Magnifique. Et vous faites çà souvent ?
- Je suis né dans cette maison, ça fait donc 40 ans que je le fais tous les soirs, quelque soit la météo.
- Sauf pendant les vacances !
Mike me regarde comme un extraterrestre :
- Les vacances ! Mais nous les passons ici, nous ne pouvons pas laisser la grosse pomme toute seule. Nous n'avons raté ce spectacle qu'une fois, pour l'enterrement du père de ma femme à Boston. Pouquoi irions-nous ailleurs ? Ici, c'est le plus bel endroit du monde. Et c'est chez nous.
On peut juger cette attitude de plein de manières différentes : de l'obscurantisme borné à l'idéalisation du rêve américain et chacun trouve son bonheur où il veut, mais l'attitude de Mike valait probablement quelques lignes.
flb78 a écrit:
que dire a part que nous sommes bien peu de choses comparé a SUPERPAPY
Merci pour çà, mais ces rencontres, nous aurions tous pu les faire et ce n'est qu'une question de circonstances. Elles font probablement de moi une personne différente de celle que j'aurais été sans elles, mais c'est notre lot à tous. Nous piochons tous un peu dans ce que nos trouvons de meilleur chez les autres.
Ainsi, la rencontre avec Kate a été un joli moment.
Là encore, je téléphone suite à une annonce. Une voix féminine répond. Je demande à parler à la personne qui vend la moto. Kate, puisque c'était elle, me répond :
- Oui, c'est moi.
- Bon... Pouvez-vous m'en dire plus sur l'état de la Harley.
Kate me décrit précisément l'état de son Electra Shovel, incluant les détails techniques des entretiens et réparations récentes. Elle connaît parfaitement sa moto et la mécanique d'une manière générale. Ce qui est drôle, c'est qu'elle a une voix grave, extrèmement sophistiquée bien que très chaleureuse, un langage chatié et bien différent de celui des bikers new-yorkais. Je phantasme sur un physique à la Jessica Rabbit (ou à la Nicole Kidman pour les ignards...) Nous fixons rendez-vous devant un monument facile à trouver de la banlieue chic où elle habite : Elle se méfie probablement un peu du milieu HD et préfère ne pas me dire directement où se trouve sa moto.
C'est un lieu assez fréquenté et je cheche Kate quelques minutes. Une immence fille assez maigre, aux cheveux filasseux et très bizarement sapée m'aborde. C'est Kate. Je reconnais sa voix mais je dois faire un effort pour cacher ma déception.
Nous allons voir la moto qui est conforme à la description. Je lui demande si je peux démarrer le moteur, elle est d'accord mais le contacteur est vérouillé. Je lui demande la clé :
- Do you have the key, Kate ?
En anglais celà donne quai quette. C'est idiot, mais je jette un coup d'oeil amusé à Kate que celà surprend car elle n'a, évidemment pas compris. Elle insiste pour que je lui explique mon jeux de mots involontaire et polyglote. Celà achève de détendre l'atmosphère.
L'Electra me plaît mais elle est un peu chère à mon avis. Nous montons chez elle pour en parler. Nous nous mettons assez rapidement d'accord sur le prix et passons à d'autres sujets.
Kate est une fille facinante : Sculteur de mètier, elle a un certain succès et si elle est habillée ainsi, c'est parce qu'elle consacre bénévolement une partie de ses week ends à jouer la clown dans un hopital pour enfants.
En plus de sa Harley, elle a une Norton Comando et une Bultaco d'enduro. Ca fait beaucoup de sujets de conversations et nous y passerons des heures, comme de bons copains, juste en buvant du thé au lieu de bières.
Kate a marqué ma mémoire de son empreinte et je remercie ce métier qui me l'a fait rencontrer.
Tiens, une autre petite histoire :
Pour transporter les motos, j'achète à Richy son Van Ford Econoline. Il est superbe : noir, rabaissé, grosses roues chromées, marches pieds inox, grosses sorties d'échappement latérales pour le V8 5.7 l, des tas de petites lumières bleues en bas et oranges en haut et deux énormes trompes chromées sur le toit qui font un hurlement de klaxon de remorqueur. Il a deux réservoirs de 90 l chacun, mais l'autonomie n'était si impressionante : Je n'ai jamais réussi à descendre sous la barre des 30 l/100.
Il est équipé pour charger et caller facilement les bécanes et d'une sono de fous, avec booster, équaliser ... Il a 200 000 km et n'est donc pas cher. Je lui mettrai 100 000 de mieux en ne rajoutant que de l'huile.
Je me pointe à l'équivalent là bas de la préfecture (Motors Vehiculs Administration) pour l'immatriculer à mon nom. Comme ici, il y a une queue interminable mais l'ambiance est cool.
Quand vient mon tour, la fille, une petite Portoricaine rondouillarde, me demande mon numéro de sécurité sociale. Bien sûr, je n'en ai pas aux USA. Elle me conseille de traverser la rue et d'en demander un dans le bâtiment de la sécurité sociale. Là, une autre nana écoute mon histoire et me fait une carte de sécu avec, effectivement un numéro : 000 000 000 !!!
Je me dis que je vais me faire jetter, mais non, c'est parfait. Ce que j'ignore, c'est que, dans l'état de New York, le prix du Title (équivalent de notre carte grise) est proportionel au prix d'achat du véhicule. La fille me demande donc le prix et je lui répond :
- je l'ai payé six mille $.
- vous voulez dire six CENT $ !!!
- Ben non, six mille ...
Elle prend un air géné :
- Vous êtes étranger, vous parlez mal notre langue, mais pour un van de cet age, vous avez payé 600 $.
Je réfléchis un instant et comprend enfin qu'elle me tend une perche :
- Oui, vous avez raison, c'est 600 $ !!! merci d'avoir rectifié.
La fille me fait un clin d'oeil et me fait mon title et mes plaques.
Tout le monde trichait sur le prix d'achat et elle devait trouver injuste que moi, je paye plein tarif, parceque je ne connaissais pas la combine. Peut-être une solidarité entre non Américains.J'ai failli l'inviter à dîner pour la remercier et plus si affinités mais vraiment elle n'était pas envisageable, comme la grande majorité des femmes là-bas.
Merci, merci, mais pour tous les soirs, çà va être difficile. Je commence à épuiser les histoires de rencontres sympas. "
A suivre............
" Une autre rencontre qui m'a marqué :
Suite à une PA, je vais voir une HD chez Mike qui habite à coté de Manhatan. On fait affaire, on arrose çà, Mike m'invite à dîner en famille. Bien cool, j'en ai marre des hamburgers et des pizzas.
A la fin du repas, je sens bien que Mike a quelque chose en tête. Il demande à sa femme :
- Ca te gène s'il vient avec nous, ce soir ?
- Non pas du tout. Allon-y !
Je m'inquiète :
- Aller où ?
- Tu vas voir, ce ne sera pas long et tu ne regretteras pas le spectacle.
Mike habite en bas d'une rue sombre très en pente que nous commençons à remonter à pieds. Au début, le sommet de la rue empèche de voir ce qu'il y a derrière. Au fur et à mesure que nous avançons, nous découvrons là haut, d'abord le haut des tours jumelles du World Trade center (hé oui, c'était bien avant 2001 !), puis le sommet de l'Empire state building et de la tour Chrysler. Et plus nous montons et plus Manhatan illuminé de tous ses feux apparait dans toute sa splendeur. Et le boudonnement plein de vie va aussi en s'emplifiant. Sublime, je suis estomaqué ! Je demande :
- Magnifique. Et vous faites çà souvent ?
- Je suis né dans cette maison, ça fait donc 40 ans que je le fais tous les soirs, quelque soit la météo.
- Sauf pendant les vacances !
Mike me regarde comme un extraterrestre :
- Les vacances ! Mais nous les passons ici, nous ne pouvons pas laisser la grosse pomme toute seule. Nous n'avons raté ce spectacle qu'une fois, pour l'enterrement du père de ma femme à Boston. Pouquoi irions-nous ailleurs ? Ici, c'est le plus bel endroit du monde. Et c'est chez nous.
On peut juger cette attitude de plein de manières différentes : de l'obscurantisme borné à l'idéalisation du rêve américain et chacun trouve son bonheur où il veut, mais l'attitude de Mike valait probablement quelques lignes.
flb78 a écrit:
que dire a part que nous sommes bien peu de choses comparé a SUPERPAPY
Merci pour çà, mais ces rencontres, nous aurions tous pu les faire et ce n'est qu'une question de circonstances. Elles font probablement de moi une personne différente de celle que j'aurais été sans elles, mais c'est notre lot à tous. Nous piochons tous un peu dans ce que nos trouvons de meilleur chez les autres.
Ainsi, la rencontre avec Kate a été un joli moment.
Là encore, je téléphone suite à une annonce. Une voix féminine répond. Je demande à parler à la personne qui vend la moto. Kate, puisque c'était elle, me répond :
- Oui, c'est moi.
- Bon... Pouvez-vous m'en dire plus sur l'état de la Harley.
Kate me décrit précisément l'état de son Electra Shovel, incluant les détails techniques des entretiens et réparations récentes. Elle connaît parfaitement sa moto et la mécanique d'une manière générale. Ce qui est drôle, c'est qu'elle a une voix grave, extrèmement sophistiquée bien que très chaleureuse, un langage chatié et bien différent de celui des bikers new-yorkais. Je phantasme sur un physique à la Jessica Rabbit (ou à la Nicole Kidman pour les ignards...) Nous fixons rendez-vous devant un monument facile à trouver de la banlieue chic où elle habite : Elle se méfie probablement un peu du milieu HD et préfère ne pas me dire directement où se trouve sa moto.
C'est un lieu assez fréquenté et je cheche Kate quelques minutes. Une immence fille assez maigre, aux cheveux filasseux et très bizarement sapée m'aborde. C'est Kate. Je reconnais sa voix mais je dois faire un effort pour cacher ma déception.
Nous allons voir la moto qui est conforme à la description. Je lui demande si je peux démarrer le moteur, elle est d'accord mais le contacteur est vérouillé. Je lui demande la clé :
- Do you have the key, Kate ?
En anglais celà donne quai quette. C'est idiot, mais je jette un coup d'oeil amusé à Kate que celà surprend car elle n'a, évidemment pas compris. Elle insiste pour que je lui explique mon jeux de mots involontaire et polyglote. Celà achève de détendre l'atmosphère.
L'Electra me plaît mais elle est un peu chère à mon avis. Nous montons chez elle pour en parler. Nous nous mettons assez rapidement d'accord sur le prix et passons à d'autres sujets.
Kate est une fille facinante : Sculteur de mètier, elle a un certain succès et si elle est habillée ainsi, c'est parce qu'elle consacre bénévolement une partie de ses week ends à jouer la clown dans un hopital pour enfants.
En plus de sa Harley, elle a une Norton Comando et une Bultaco d'enduro. Ca fait beaucoup de sujets de conversations et nous y passerons des heures, comme de bons copains, juste en buvant du thé au lieu de bières.
Kate a marqué ma mémoire de son empreinte et je remercie ce métier qui me l'a fait rencontrer.
Tiens, une autre petite histoire :
Pour transporter les motos, j'achète à Richy son Van Ford Econoline. Il est superbe : noir, rabaissé, grosses roues chromées, marches pieds inox, grosses sorties d'échappement latérales pour le V8 5.7 l, des tas de petites lumières bleues en bas et oranges en haut et deux énormes trompes chromées sur le toit qui font un hurlement de klaxon de remorqueur. Il a deux réservoirs de 90 l chacun, mais l'autonomie n'était si impressionante : Je n'ai jamais réussi à descendre sous la barre des 30 l/100.
Il est équipé pour charger et caller facilement les bécanes et d'une sono de fous, avec booster, équaliser ... Il a 200 000 km et n'est donc pas cher. Je lui mettrai 100 000 de mieux en ne rajoutant que de l'huile.
Je me pointe à l'équivalent là bas de la préfecture (Motors Vehiculs Administration) pour l'immatriculer à mon nom. Comme ici, il y a une queue interminable mais l'ambiance est cool.
Quand vient mon tour, la fille, une petite Portoricaine rondouillarde, me demande mon numéro de sécurité sociale. Bien sûr, je n'en ai pas aux USA. Elle me conseille de traverser la rue et d'en demander un dans le bâtiment de la sécurité sociale. Là, une autre nana écoute mon histoire et me fait une carte de sécu avec, effectivement un numéro : 000 000 000 !!!
Je me dis que je vais me faire jetter, mais non, c'est parfait. Ce que j'ignore, c'est que, dans l'état de New York, le prix du Title (équivalent de notre carte grise) est proportionel au prix d'achat du véhicule. La fille me demande donc le prix et je lui répond :
- je l'ai payé six mille $.
- vous voulez dire six CENT $ !!!
- Ben non, six mille ...
Elle prend un air géné :
- Vous êtes étranger, vous parlez mal notre langue, mais pour un van de cet age, vous avez payé 600 $.
Je réfléchis un instant et comprend enfin qu'elle me tend une perche :
- Oui, vous avez raison, c'est 600 $ !!! merci d'avoir rectifié.
La fille me fait un clin d'oeil et me fait mon title et mes plaques.
Tout le monde trichait sur le prix d'achat et elle devait trouver injuste que moi, je paye plein tarif, parceque je ne connaissais pas la combine. Peut-être une solidarité entre non Américains.J'ai failli l'inviter à dîner pour la remercier et plus si affinités mais vraiment elle n'était pas envisageable, comme la grande majorité des femmes là-bas.
Merci, merci, mais pour tous les soirs, çà va être difficile. Je commence à épuiser les histoires de rencontres sympas. "
A suivre............
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- Message n°28
Re: Souvenirs d'un biker
@kaiserS
En parlant d'entrepôt, tu connais celui-ci ?
C'est peut-être la bécane "arbre de Noël' dont tu parlais...
Ces photos ont été postées dans un autre forum 'adventure riders" je crois. Ton récit m'y a fait penser. Peut être un lien ...
Bel endroit, non ?
En parlant d'entrepôt, tu connais celui-ci ?
C'est peut-être la bécane "arbre de Noël' dont tu parlais...
Ces photos ont été postées dans un autre forum 'adventure riders" je crois. Ton récit m'y a fait penser. Peut être un lien ...
Bel endroit, non ?
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- Message n°29
Re: Souvenirs d'un biker
tu dois y passer des heures à "mater" toutes ces merveilles et a réver !...
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KaiserS
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- Message n°30
Re: Souvenirs d'un biker
Dayton : C'est effectivement l'esprit de l'arbre de noël de Al mais le sien était un hydra et crois le ou pas, encore bien plus chargée !
SI, c'est possible. Le mauvais goût des Ricains n'a parfois aucune limite.
L'antre de Nick ressemble un peu à ça mais bien plus bordélique, limite crasseux et Harley only, STRICTEMENT.
SI, c'est possible. Le mauvais goût des Ricains n'a parfois aucune limite.
L'antre de Nick ressemble un peu à ça mais bien plus bordélique, limite crasseux et Harley only, STRICTEMENT.
beuz
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- Message n°31
Re: Souvenirs d'un biker
Souvenirs, souvenirs !!! Ah, PB..............regrets....
C'est vrai que c'est super de faire autant de kilométres avec la même machine, au fil des années...
Ta bécane n'est plus un moyen de transport passionnant mais une véritable compagne, une complice de toutes tes aventures....
Après 195 000 kms sur mon vieux sportster, je pourrais aussi écrire le récit de toutes nos virées dans l'héxagone et au delà de nos frontières....
Elle ne m'a jamais fait faux bons, même dans les pires conditions de roulage....
Le jour où elle rendra malheureusement l'âme, faudra que j'érige une sorte de monument aux morts en son hommage....
C'est vrai que c'est super de faire autant de kilométres avec la même machine, au fil des années...
Ta bécane n'est plus un moyen de transport passionnant mais une véritable compagne, une complice de toutes tes aventures....
Après 195 000 kms sur mon vieux sportster, je pourrais aussi écrire le récit de toutes nos virées dans l'héxagone et au delà de nos frontières....
Elle ne m'a jamais fait faux bons, même dans les pires conditions de roulage....
Le jour où elle rendra malheureusement l'âme, faudra que j'érige une sorte de monument aux morts en son hommage....
TJ
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- Message n°32
Re: Souvenirs d'un biker
L'arbre de Noël bleu/vert est un duo post 60.
La rouge est une Electra 65, Panhead bien sûr. Elle a le bon carter primaire d'origine qui est le seul model avec cette vis trappe pour aller sur le graisseur de l'amortisseur de couple. Pour la 65 noire et blanche elle a pas le bon primaire mais c'est peut être une fin 65 avec un primary cover de 66 Ou bien on voit pas bien sur la photo
J'ai connu un 750 laté Hollandais fin 70 encore pire comme "Christmas tree"
La rouge est une Electra 65, Panhead bien sûr. Elle a le bon carter primaire d'origine qui est le seul model avec cette vis trappe pour aller sur le graisseur de l'amortisseur de couple. Pour la 65 noire et blanche elle a pas le bon primaire mais c'est peut être une fin 65 avec un primary cover de 66 Ou bien on voit pas bien sur la photo
J'ai connu un 750 laté Hollandais fin 70 encore pire comme "Christmas tree"
Tanxane- Admin
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- Message n°33
Re: Souvenirs d'un biker
Ca peut-être sympa mais tu es quand même limité dans les déplacements par la longueur de rallonge électriqueTJ a écrit:J'ai connu un 750 laté Hollandais fin 70 encore pire comme "Christmas tree"
_________________
"L'humour est une tentative pour décaper les grands sentiments de leur connerie. "
De Raymond QUENEAU
KaiserS
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- Message n°34
Re: Souvenirs d'un biker
Pour Beuz : 200 000 bornes avec ta bécane ? Chapeau ! Mais ne t'en fais pas :
Old Harley never die
Pour nos clous, on peut refaire la mécanique quasiment indéfiniment.
Alors sauf en cas de gros crash, une Harley est éternelle !
Pour TJ : Bravo pour tes connaissances et tu as parfaitement raison:
Mon FL65 est incontestablement authentique mais quand je l'ai acheté, son démarreur avait été supprimé pour mettre une transmission primaire de Duo, certes plus esthétique mais pas d'origine !
Et vas trouver une TP de FL 65 !
J'avais donc du fabriquer un carter de TP intérieur, en soudant et modifiant lourdement un de Shovel. Il avait aussi fallu modifier la fourchette du lanceur de démarreur ... Un beau bordel.
Quant au carter extérieur, c'est justement Nick qui me l'avait fourni et j'ignorais que ce n'était pas le bon ! Je ne te remercie pas !
Old Harley never die
Pour nos clous, on peut refaire la mécanique quasiment indéfiniment.
Alors sauf en cas de gros crash, une Harley est éternelle !
Pour TJ : Bravo pour tes connaissances et tu as parfaitement raison:
Mon FL65 est incontestablement authentique mais quand je l'ai acheté, son démarreur avait été supprimé pour mettre une transmission primaire de Duo, certes plus esthétique mais pas d'origine !
Et vas trouver une TP de FL 65 !
J'avais donc du fabriquer un carter de TP intérieur, en soudant et modifiant lourdement un de Shovel. Il avait aussi fallu modifier la fourchette du lanceur de démarreur ... Un beau bordel.
Quant au carter extérieur, c'est justement Nick qui me l'avait fourni et j'ignorais que ce n'était pas le bon ! Je ne te remercie pas !
TJ
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- Message n°35
Re: Souvenirs d'un biker
KaiserS a écrit:
Pour TJ : Bravo pour tes connaissances et tu as parfaitement raison:
Mon FL65 est incontestablement authentique mais quand je l'ai acheté, son démarreur avait été supprimé pour mettre une transmission primaire de Duo, certes plus esthétique mais pas d'origine !
Et vas trouver une TP de FL 65 !
J'avais donc du fabriquer un carter de TP intérieur, en soudant et modifiant lourdement un de Shovel. Il avait aussi fallu modifier la fourchette du lanceur de démarreur ... Un beau bordel.
Quant au carter extérieur, c'est justement Nick qui me l'avait fourni et j'ignorais que ce n'était pas le bon ! Je ne te remercie pas !
Mhouais c'est pas grave Moi j'ai appris que j'avais pas le bon quand j'ai trouvé mon 65 J'ai eu le bol d'en trouver un chez les NL J' ai vu un sur ebay y'a peu aux US dans les 200 Y''a plein d'autres trucs qui sont spécifiques au 65 mais le plus important c'est d'en avoir un et de le faire rouler
TJ
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- Message n°36
Re: Souvenirs d'un biker
Tanxane a écrit:Ca peut-être sympa mais tu es quand même limité dans les déplacements par la longueur de rallonge électriqueTJ a écrit:J'ai connu un 750 laté Hollandais fin 70 encore pire comme "Christmas tree"
Imagine c'était un de mes premier vrai contact en fer et en fonte HD Ils étaient 2 WL de l'autre pays du fromage. On était le soir, station balnéaire Bretonne, plein à donfs Le gars avec l'arbre de NoëL, taillé à la viking en jean avec une gueule d'ABBA ! Nous a pêté un plomb à 4H du matin vu qu'un enfoiré lui avait chourave un de ces bouchons de réservoir (model pointu entouré d'un pare choc de l'époque). L'autre aussi costaud était mot de rire c'est mon frèro depuis et ça fait presque 30 ans ! C'était le bonne époque MJ et j'étais encore en 125
Tanxane- Admin
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- Message n°37
Re: Souvenirs d'un biker
TJ a écrit:model pointu entouré d'un pare choc de l'époque
J'vois pas trop à quoi ça ressemble
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- Message n°38
Re: Souvenirs d'un biker
magique ce recit ...
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- Message n°39
Re: Souvenirs d'un biker
Autre "arbre de Noël"...
Là, c'est pas une rallonge qu'il faut c'est une centrale électrique embarquée..
Là, c'est pas une rallonge qu'il faut c'est une centrale électrique embarquée..
Captain Yvig
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- Message n°40
Re: Souvenirs d'un biker
A mon avis, les gars ils auraient plus vite fait de consulter un ophtalmo?
Y a pas des photos des mêmes la nuit?
Et merci KaiserS pour les souvenirs; à quand le bouquin?
Y a pas des photos des mêmes la nuit?
Et merci KaiserS pour les souvenirs; à quand le bouquin?
DidBoum- Admin
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- Message n°41
Re: Souvenirs d'un biker
Patie 6
" Mais une aventure stressante :
Je charge un container avec 24 HD, le fais livrer au port de New York et rentre ici en avion.
Quand le bateau arrive à Fos, ces enculés de dockers sont encore en grève et ils refusent de décharger le bateau qui repart avec sa cargaison.
On sait qu'il ne le ramènera pas aux USA mais personne ne sait où est mon container.
Bien sûr, j'ai souscrit à une assurance mais pour des raisons fiscales que je ne développerai pas ici, mais faciles à comprendre, j'ai énormément sous évalué la valeur du contenu. (Il y a peut-être un douanier parmis nous et même si celà s'est passé il y a 20 ans...)
Si on ne retrouve pas le container, je suis, financièrement, mort, cuit, dans une merde noire. Mes nuits sont très courtes et peuplées de cauchemards.
Enfin, une semaine après, un coup de fil m'apprend que le container a été repéré à .... Gibraltar, à l'extrème sud de l'Espagne.
On ne peut afréter un camion français pour aller le chercher car à cette époque, c'est la guerre ouverte entre les transporteurs Espagnols et français.
C'est donc un camion espagnol qui ramène le container, sans ménagement. A l'intérieur plusieurs sangles ont cassé et des carrosseries ont souffert. Bien sûr, les assurances trouvent de bonnes raisons pour ne pas payer, mais de toutes façons, je suis tellement soulagé de récupèrer mes bécanes que je souffle enfin.
Pour dédouaner les motos, les douaniers m'imposaient de faire procéder à une expertise par un expert de leur choix. J'avais trouvé la méthode : Nous prenions rendez-vous à midi, commencions par une bonne bouffe fine (Maurice est un gourmet !) très arrosée, à mes frais bien sur.
Ensuite, il vérifiait rapidement les numéros de série et notait consciencieusement les valeurs que je lui indiquais. Maurice était expert en auto mais n'y connaissait strictement rien aux motos. Ouf.
Je lui règlais sa lourde facture, durement gagnée, mais qui me couvraient totalement vis à vis des douanes.
Ensuite, il fallait immatriculer les bécanes. A l'époque, HD France n'existait pas encore et c'étai Michel Borie, à Paris, importateur officiel qui délivrait les documents nécessaires. Or Borie estimait que le marché parralèle aux neuves, qu'il contrôlait, était à proscrire comme la peste et il faisait tout pour nous mettre des batons dans les roues (!!!) bien que lui aussi se sucra grave, au passage. Je crois bien que c'est lui qui a inventé le terme de "gris", hautement méprisanr dans sa bouche, pour nous, les non officiels.
Au début, pour chaque arrivage, il descendait spécialement à Lyon à mes frais en TGV 1 ère classe et facturé à la journée pour examiner les bécanes et apposer les plaques constructeur. Tout prétexte était bon pour refuser les documents ou exiger des modifications parfois lourdes.
Ensuite, les passages par les services des mines aussi étaient folkloriques : Il fallait changer, souvent juste pour la journée, les pots, tous les feux, les bocaux de lookeed ... et généralement, tout remonter le lendemain.
Un exemple ? Jusqu'en 1990, HD n'avait pas pris la peine d'homologuer le cabochon de feu Arrière qui aurait du porter le petit E1 entouré d'un cercle. Les motos livrées neuves n'étaient donc pas conformes mais comme elles étaient immatriculées à titre de série, les mines l'ignoraient.
Nous montions donc des feux de remorques, homologués mais hideux. Lorque sont enfin sortis les cabochons hologués, j'en achetais une cargaison et me présentais, tout fier, auprès du responsable des mines à Satolas. Celui-ci regarde, sceptique le feu et me sort :
- L'homologation est sur la partie blanche qui éclaire la plaque. La partie rouge, elle, n'est pas conforme.
Je sors mon cruciforme, démonte le feu et lui prouve que c'est une seule et unique pièce, non démontable. Il insiste et refuse la moto. Or, elle est vendue et l'acheteur attend sa moto, homologuée, chez moi.
J'argumente, commence à m'énerver et m'approche de lui. J'ai eu une journée de merde. Devant son obstination imbécile, je craque et le giffle. Il pâlit. Moi aussi, quand je réalise l'énorme connerie que je viens de faire. L'ingénieur regarde autours de nous : Personne, pas de témoin, l'honneur est sauf ! Je m'excuse platement, il réalise ma sincèrité et me dit :
- Bon, c'est vrai, là j'exagère ! Borie m'a demandé de faire le maximum pour ralentir les importations de motos d'occasion mais sur ce coup là, c'est vous qui avez raison. Donc, pour la giffle, on passe l'éponge.
- Merci infiniment. Pui-je vous inviter à déjeuner pour me faire pardonner ?
- Quoi ? Tentative de corruption de fonctionnaire en plus ?
- Mais non, mais ...
- Je plaisantais. J'ai accepté de déjeuner avec Borie et c'est OK pour vous.
Nous avons passé un bon moment ensemble et j'ai découvert l'homme agréable qui se cachait derrière l'ingénieur rébarbatif. Ensuite, la confiance s'était établie et les relatios furent bien plus aisées.
Ce n'était pas du tout un métier simple ou facile, contrairement à ce que mes amis pensaient, mais je regrette quand même cette période excitante et riche en rencontres variées.
INFAME EMMERDEUR !!! NON MAIS ... c'est ... exagéré
Ca posé, je n'avais pas une grosse expérience quand j'ai débarqué tout seul pour la première fois à l'aéroport de Newark, près de New York, ma valise à la main et l'idée de ramener des véhicules exotiques en Europe. Je n'en menais pas large.
Les gens de l'immigration sont odieux : "Attendez votre tour DERRIERE la ligne rouge" et ils te pourrissent si ta semelle a le malheur d'empièter sur leur bande sacrée. L'interrogatoir qui suit ressemble presque à ceux de la gestapo. Et c'était bien avant le 11 sept 2001 !!!
Au comptoir Avis, mon anglais scolaire ne m'aide pas à comprendre les nuances de rachats de franchises et de kilomètres suplémentaires. La file s'allonge derrière moi et çà rale.
Ma petite crote japonaise semble perdue au milieu des limousines à 8 portes et des Peterbuilt.
Le New Jersey Turnpike est une autoroute à 4 voies dans chaque sens ...pour les autos et autant à l'extérieur pour les camions. Oui madame, 16 voies en tout ! Mieux vaut prévoire un peu à l'avance pour sortir.
La première ville rencontrée s'appelle Elisabeth. Le nom ne plait bien, j'essaye. Pas de chance, c'est une ville industrielle, dégoulinante de suie et de crasse et (donc ?) habitée à 90 % par des noirs.
Je trouve un marchand de journaux. Il y a la queue pour payer. Au comptoir un obèse très énervé. Arrive mon tour. Je lui demande dans quel journal je trouverais des annonces de ventes de voitures... Il me montre, sans un mot, une pile. Le temps de me servir, il faut refaire la queue. Pris d'un doute je demande si les motos sont aussi dans l'hebdomadaire. Excédé, le monstre me désigne une autre pile. Rerere la queue. Là, j'ai déjà envie de "rentrer maison", mais les annonces sont alléchantes.
Il faut téléphoner. Les cabines ne fonctionnent qu'avec des pièces et manquent d'intimité. Je trouve un motel miteux mais presque abordable et pourvu au sous sol d'une salle de musculation. Ca aidera à me défouler et peut-être à rencontrer des gens. L'étudiante culturiste derrière la vitre blindée est bien jolie mais pas du tout souriante. Elle révise ses cours et là, je la dérange. Elle me fait presque penser à Pamela Anderson. Elle me fait passer une clé en échange d'un payement immédiat. La moquette de la chambre est collante de crasse et les draps ont du être blancs à une époque. Mais il y a un teléphone.
J'essaye d'appeller mais ne comprends rien aux préfixes. Pamela m'explique patiement mais toujours sans un sourire. Les premiers appels sont décourageants : Les mecs sont au travail ou les motos déjà vendu. C'est vrai que l'hebdo a déjà 2 jours. J'insiste et décroche des rendez-vous pour le lendemain. Les mecs expliquent volontier comment venir chez eux. Il n'est que 19 h, mais, avec le décalage horaire, je suis réveillé depuis 25 heures déjà (taxi à 5h ce matin + TGV + RER + avion + auto). Je vais manger dans un "Diner" voisin où le serveur efféminé me fera le premier sourire de la journée. Je m'endors, épuisé, dans mes draps douteux. Fin de la première journée. Bienvenu en Amérique !!! "
A suivre .....
" Mais une aventure stressante :
Je charge un container avec 24 HD, le fais livrer au port de New York et rentre ici en avion.
Quand le bateau arrive à Fos, ces enculés de dockers sont encore en grève et ils refusent de décharger le bateau qui repart avec sa cargaison.
On sait qu'il ne le ramènera pas aux USA mais personne ne sait où est mon container.
Bien sûr, j'ai souscrit à une assurance mais pour des raisons fiscales que je ne développerai pas ici, mais faciles à comprendre, j'ai énormément sous évalué la valeur du contenu. (Il y a peut-être un douanier parmis nous et même si celà s'est passé il y a 20 ans...)
Si on ne retrouve pas le container, je suis, financièrement, mort, cuit, dans une merde noire. Mes nuits sont très courtes et peuplées de cauchemards.
Enfin, une semaine après, un coup de fil m'apprend que le container a été repéré à .... Gibraltar, à l'extrème sud de l'Espagne.
On ne peut afréter un camion français pour aller le chercher car à cette époque, c'est la guerre ouverte entre les transporteurs Espagnols et français.
C'est donc un camion espagnol qui ramène le container, sans ménagement. A l'intérieur plusieurs sangles ont cassé et des carrosseries ont souffert. Bien sûr, les assurances trouvent de bonnes raisons pour ne pas payer, mais de toutes façons, je suis tellement soulagé de récupèrer mes bécanes que je souffle enfin.
Pour dédouaner les motos, les douaniers m'imposaient de faire procéder à une expertise par un expert de leur choix. J'avais trouvé la méthode : Nous prenions rendez-vous à midi, commencions par une bonne bouffe fine (Maurice est un gourmet !) très arrosée, à mes frais bien sur.
Ensuite, il vérifiait rapidement les numéros de série et notait consciencieusement les valeurs que je lui indiquais. Maurice était expert en auto mais n'y connaissait strictement rien aux motos. Ouf.
Je lui règlais sa lourde facture, durement gagnée, mais qui me couvraient totalement vis à vis des douanes.
Ensuite, il fallait immatriculer les bécanes. A l'époque, HD France n'existait pas encore et c'étai Michel Borie, à Paris, importateur officiel qui délivrait les documents nécessaires. Or Borie estimait que le marché parralèle aux neuves, qu'il contrôlait, était à proscrire comme la peste et il faisait tout pour nous mettre des batons dans les roues (!!!) bien que lui aussi se sucra grave, au passage. Je crois bien que c'est lui qui a inventé le terme de "gris", hautement méprisanr dans sa bouche, pour nous, les non officiels.
Au début, pour chaque arrivage, il descendait spécialement à Lyon à mes frais en TGV 1 ère classe et facturé à la journée pour examiner les bécanes et apposer les plaques constructeur. Tout prétexte était bon pour refuser les documents ou exiger des modifications parfois lourdes.
Ensuite, les passages par les services des mines aussi étaient folkloriques : Il fallait changer, souvent juste pour la journée, les pots, tous les feux, les bocaux de lookeed ... et généralement, tout remonter le lendemain.
Un exemple ? Jusqu'en 1990, HD n'avait pas pris la peine d'homologuer le cabochon de feu Arrière qui aurait du porter le petit E1 entouré d'un cercle. Les motos livrées neuves n'étaient donc pas conformes mais comme elles étaient immatriculées à titre de série, les mines l'ignoraient.
Nous montions donc des feux de remorques, homologués mais hideux. Lorque sont enfin sortis les cabochons hologués, j'en achetais une cargaison et me présentais, tout fier, auprès du responsable des mines à Satolas. Celui-ci regarde, sceptique le feu et me sort :
- L'homologation est sur la partie blanche qui éclaire la plaque. La partie rouge, elle, n'est pas conforme.
Je sors mon cruciforme, démonte le feu et lui prouve que c'est une seule et unique pièce, non démontable. Il insiste et refuse la moto. Or, elle est vendue et l'acheteur attend sa moto, homologuée, chez moi.
J'argumente, commence à m'énerver et m'approche de lui. J'ai eu une journée de merde. Devant son obstination imbécile, je craque et le giffle. Il pâlit. Moi aussi, quand je réalise l'énorme connerie que je viens de faire. L'ingénieur regarde autours de nous : Personne, pas de témoin, l'honneur est sauf ! Je m'excuse platement, il réalise ma sincèrité et me dit :
- Bon, c'est vrai, là j'exagère ! Borie m'a demandé de faire le maximum pour ralentir les importations de motos d'occasion mais sur ce coup là, c'est vous qui avez raison. Donc, pour la giffle, on passe l'éponge.
- Merci infiniment. Pui-je vous inviter à déjeuner pour me faire pardonner ?
- Quoi ? Tentative de corruption de fonctionnaire en plus ?
- Mais non, mais ...
- Je plaisantais. J'ai accepté de déjeuner avec Borie et c'est OK pour vous.
Nous avons passé un bon moment ensemble et j'ai découvert l'homme agréable qui se cachait derrière l'ingénieur rébarbatif. Ensuite, la confiance s'était établie et les relatios furent bien plus aisées.
Ce n'était pas du tout un métier simple ou facile, contrairement à ce que mes amis pensaient, mais je regrette quand même cette période excitante et riche en rencontres variées.
INFAME EMMERDEUR !!! NON MAIS ... c'est ... exagéré
Ca posé, je n'avais pas une grosse expérience quand j'ai débarqué tout seul pour la première fois à l'aéroport de Newark, près de New York, ma valise à la main et l'idée de ramener des véhicules exotiques en Europe. Je n'en menais pas large.
Les gens de l'immigration sont odieux : "Attendez votre tour DERRIERE la ligne rouge" et ils te pourrissent si ta semelle a le malheur d'empièter sur leur bande sacrée. L'interrogatoir qui suit ressemble presque à ceux de la gestapo. Et c'était bien avant le 11 sept 2001 !!!
Au comptoir Avis, mon anglais scolaire ne m'aide pas à comprendre les nuances de rachats de franchises et de kilomètres suplémentaires. La file s'allonge derrière moi et çà rale.
Ma petite crote japonaise semble perdue au milieu des limousines à 8 portes et des Peterbuilt.
Le New Jersey Turnpike est une autoroute à 4 voies dans chaque sens ...pour les autos et autant à l'extérieur pour les camions. Oui madame, 16 voies en tout ! Mieux vaut prévoire un peu à l'avance pour sortir.
La première ville rencontrée s'appelle Elisabeth. Le nom ne plait bien, j'essaye. Pas de chance, c'est une ville industrielle, dégoulinante de suie et de crasse et (donc ?) habitée à 90 % par des noirs.
Je trouve un marchand de journaux. Il y a la queue pour payer. Au comptoir un obèse très énervé. Arrive mon tour. Je lui demande dans quel journal je trouverais des annonces de ventes de voitures... Il me montre, sans un mot, une pile. Le temps de me servir, il faut refaire la queue. Pris d'un doute je demande si les motos sont aussi dans l'hebdomadaire. Excédé, le monstre me désigne une autre pile. Rerere la queue. Là, j'ai déjà envie de "rentrer maison", mais les annonces sont alléchantes.
Il faut téléphoner. Les cabines ne fonctionnent qu'avec des pièces et manquent d'intimité. Je trouve un motel miteux mais presque abordable et pourvu au sous sol d'une salle de musculation. Ca aidera à me défouler et peut-être à rencontrer des gens. L'étudiante culturiste derrière la vitre blindée est bien jolie mais pas du tout souriante. Elle révise ses cours et là, je la dérange. Elle me fait presque penser à Pamela Anderson. Elle me fait passer une clé en échange d'un payement immédiat. La moquette de la chambre est collante de crasse et les draps ont du être blancs à une époque. Mais il y a un teléphone.
J'essaye d'appeller mais ne comprends rien aux préfixes. Pamela m'explique patiement mais toujours sans un sourire. Les premiers appels sont décourageants : Les mecs sont au travail ou les motos déjà vendu. C'est vrai que l'hebdo a déjà 2 jours. J'insiste et décroche des rendez-vous pour le lendemain. Les mecs expliquent volontier comment venir chez eux. Il n'est que 19 h, mais, avec le décalage horaire, je suis réveillé depuis 25 heures déjà (taxi à 5h ce matin + TGV + RER + avion + auto). Je vais manger dans un "Diner" voisin où le serveur efféminé me fera le premier sourire de la journée. Je m'endors, épuisé, dans mes draps douteux. Fin de la première journée. Bienvenu en Amérique !!! "
A suivre .....
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L'homme jeune marche plus vite que l'ancien, mais l'ancien connait la route ....
fulub
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- Message n°42
Re: Souvenirs d'un biker
Merci,et vivement la suite!
Quand à Borie,c'est plutot agreable de le voir decrit tel qu'il etait...
Quand à Borie,c'est plutot agreable de le voir decrit tel qu'il etait...
Captain Yvig
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- Message n°43
Re: Souvenirs d'un biker
Agréable non, édifiant, oui, quand on voit comment il est encensé dans Freeway...fulub a écrit:
Quand à Borie,c'est plutot agreable de le voir decrit tel qu'il etait...
TJ
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- Message n°44
Re: Souvenirs d'un biker
Normal, enfinYvig a écrit:Agréable non, édifiant, oui, quand on voit comment il est encensé dans Freeway...fulub a écrit:
Quand à Borie,c'est plutot agreable de le voir decrit tel qu'il etait...
ludo13
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- Message n°45
Re: Souvenirs d'un biker
je crois qu'on est tous pendu a ton clavier !
DidBoum- Admin
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- Message n°46
Re: Souvenirs d'un biker
Partie 7
"Merci encore. Ecrire est un métier, mais pourquoi pas ...
Deuxième jour.
Il commence très tôt. Reveillé à 4h cause décallage horaire. Je me préparre et surprise, le "diner" (lire daïneur) voisin est déjà ouvert.
Le breakfast stantard, c'est oeufs au plat avec gratin de patates, jus d'orange, toasts et café à volonté. Le tout pour moins de 5$. Ca passe mieux que prévu, même à cette heure matinale ! Les quelques habitués se connaissent et me regardent d'un air méfiant.
L'estomac bien, bien calé, je rejoins ma merde japoniaise automatique qui fait un bruit de mixer et sent le plastique bon marché. J'ai de la route à faire pour rejoindre mon premier rencart.
Les indications du mec sont nickelles et la négociation se passe comme ici. Je lui file un gros acompte en espèces et embarque les papiers, en garantie. J'ai prévu de louer une camionette pour revenir chercher le joli FLH Shovel dépouillé.
J'achèterai une autre bécane ce jour là, sur les 5 visitées.
Le soir, je retourne au motel et descends à la salle de musculation. Elle n'a rien de luxueuse ni d'asseptisée : Juste des bancsaux rembourages décousus, des barres et de la fonte taguée, des tones de fonte ! car les blacks qui s'entrainent sont des boeux, souvent gras mais très balaises. Ils s'encouragent mutuellement bruyament et applaudissent aux performances réalisées. L'ambiance est chaleureuse et conviviale. Mais là encore, ils sont entre eux et l'irruption d'un blanc les surprend. Ils répondent à peine mon bonsoir timide.
Parfois, ils sortent de leur poches des liasses de petites coupures et lancent des paris sur la réussite ou l'échec d'un mouvement de musculation effectué par l'un d'eux.
Je mallonge sur le dos sur un banc de développé couché : Le mouvement consiste à descendre une barre chargée sur la poitrine et à remonter, bras tendus. Je m'échauffe avec des rondelles pas trop lourdes et progressivement, monte en puissance.
Un des noirs lance en montrant des billets verts :
- Je parie que le nouveau pousse 200 livres.
Plusieurs de ses copains rigolent et sortent à leur tour des dollars. Puis, tous s'approchent. 200 livres, c'est un peu moins de 100 kg. Je sais que je passe 90 kg, mais rarement 100. Le type m'a bien jugé, c'est pile poil ma limite. Je comprends que là, je vais jouer mon acceptation dans le groupe.
Pour garder le maximum d'énergie, j'arrête l'échauffement et charge directement les 200 livres. Je m'allonge à nouveau et me concentre. Je dois m'attendre à être écrasé par la charge pour ne pas me faire surprendre. Je décroche la barre des fourches et commence la descente, suffisament doucement pour l'arrêter en bas mais pas trop, pour garder un maximum d'énergie. Le début de la remontée se passe bien. Les noirs autours crient, rigolent et m'encouragent, même ceux qui ont parié contre moi. A mi parcours, je coince. La barre ne monte plus ! Un des noirs passe ses mains sous la barre pour assurer, mais ne la touche pas. Lentement, je la déplace au dessus de mon cou, pour m'aider des triceps. Et là, la barre remonte et je la repose tout seul sur les fourches. Bref instant de gloire ! Les sourrires chaleureux fendent les faces sombres et on me tape dans la main. Examen réussi. Ils passent à d'autres défits, mais j'ai gagné mes galons.
Au fond de la salle, j'apperçois un deuxième blanc. Il s'entraine n'importe comment car il effectue des mouvements rapides avec des charges légères, ce qui est préconisé pour "sècher" ou dessiner les mucles. Lui aurait bien plus besoin de volume, car il est mince, limite maigre. Il a d'assez longs cheveux blonds filasseux et un regard bizard, un peu halluciné.
A la fin de l'entrainement, il est dans les douches communes quand je vais aussi me laver. Il se présente : il s'appelle Rad et deviendra un ami proche. Je vous raconterai...
Rad me propose de dîner ensemble. Il connait un restau sympa et nous commandons. Il est routier et s'enthousiasme à l'annonce de mon activité :
- Ca doit être super comme job, je peux t'accompagner demain ?
- Tu ne travailles pas demain ?
- Si, mais mon boss me prend la tête en ce moment et çà lui fera les pieds.
- Il ne risque pas de te virer ?
Il éclate de rire :
- les syndicats de routiers font la loi, ici. Difficile de virer un conducteur. De plus, je retrouverais un job instantanément.
- Alors d'accord.
Je pense qu'il a une idée derrière la tête, mais qu'ai-je à perdre ?
Le lendemain, il est ponctuel. Le premier avantage, c'est qu'il connaît parfaitement la région et m'aide considérablement pour trouver les adresses. Nous avons rendez-vous pour acheter un Softail Custom, état neuf, irréprochable. Le type a tapé un peu haut en prix, il en veut 8000 $ alors que le prix du marché est plutôt à 7000. Je négocie en lui montrant d'autres annonces, il accepte vite mon prix et nous signons la vente.
Dans l'auto, Rad est songeur :
- C'est ainsi que l'on négocie en Europe ? Tu ne sais pas t'y prendre avec les Américains. Cette moto, on aurait pu l'acheter beaucoup moins cher. Je vais te faire une proposition : La prochaine moto, tu me dis combien tu es prêt à payer pour elle et pour chaque 1000 $ que je te fais gagner, tu me payes 50 $. De plus, on utilisera ma Pontiac au lieu de ta "bouilloire à riz"que nous pouvons rendre dès à présent. Tu payeras l'essence et le repas de midi. Tu payeras aussi un attelage caravane pour ma Pontiac et loueras une remorque chez U HALL, ainsi, nous chargerons directement tes achats. Un de mes copains te louera un garage pour stocker tes motos.
La proposition est plus qu'honête. De plus, je n'ai pas envie de rester seul et suis content de savoir pourquoi Rad s'interresse à mon business : J'accepte. Il éclate de rire :
- Tu vois que tu ne sais pas négocier, j'aurais accepté 40 ou peut-être même 30 $ par 1000$ économisés !!!
Nous allons rendre la crote japoniaise, emmenons la Pontiac pour faire poser un attellage et louons une grosse remorque fermée U HALL. Mais si vous connaissez ! On en voit plein les films : oranges et grises avec le nom écrit en gros ! Ca y est ? Bonnn
Il met au point sa stratégie d'achat avec moi et nous nous rendons au rendez-vous suivant, pour acheter un autre Softail custom affiché 8000 $ aussi. Il est dans le même état que le précédent et nous en faisons rapidement le tour. Rad me glisse dicrètement :
- Combien payerais-tu pour cette bécane ?
- Comme l'autre, 7000$.
- Donc, pour tout ce que je te fais économiser ...
- Absolument, ce qui est dit est dit !
- Alors, laisses-moi faire.
Rad attaque alors la phase dite "de relaxation". Il s'adresse au vendeur :
- Bon, la moto nous plaît, vous nous avez dit au téléphone que le prix était négociable, pouvons-nous en parler tranquillement quelque part ?
Le vendeur sourit, nous invite sur son canapé et nous sert des bières :
- Je vous écoute, faites-moi une offre.
Rad entame la phase "attaque foudroyante":
- Nous sommes prêt à payer 4000 $ pour cette moto.
Le type s'étrangle :
- L'annonce précisait 8000 $ ! Vous ne pouvez pas me proposer la moitié !!! Vous n'êtes pas sérieux.
- Nous irions peut-être jusqu'à 4500 $.
- Non, j'avais décidé que je ne la lacherais jamais à moins de 5500 $.
INCROYABLE, Rad a déjà grignoté 1500 $ en quelques secondes. Mais il reste hésitant :
- 5500 $ ? c'est beaucoup d'argent. Pouvons-nous retourner voir la moto ?
- Bien sûr.
- Là, vous voyez, il y a une petite égratignure sur le réservoire, le repeindre couterait 150 $, le pneu arrière est limite, encore 100 $, les plaquettes avant sont à changer ... Notre meilleure offre est à 5000 $ !
Sur un clin d'oeil, je sors une liasse de billets de 50 $ et commence à les compter sur la selle. Si le type compte en même temps, c'est gagné. Sinon, on renégocie. Là, il compte...
Il ne faut pas lui laisser le temps de réfléchir. Nous chargeons et sanglons rapidement la moto dans la remorque et partons comme des voleurs.
Au bout de 5 minutes de fou rire, Rad me tend la main que je frappe. Il fait semblan de se facher et je lui remets ses 100 $, bien gagnés. Nous achèterons ainsi des dizaines de véhicules selon la même méthode.
Un jour, un biker énervé de titrer si peu d'argent de sa moto nous jette les papiers de propriété à la figure et rentre chez lui en ralant. Il reapparait en courant et en faisant de grands gestes, à l'instant où nous sortons de chez lui. Persuadés qu'il a changé d'avis, nous filons rapidement. En fait, je ne réaliserais qu'une fois arrivé en France que le type avait oublié son flingue sous la selle. "
A suivre ....
"Merci encore. Ecrire est un métier, mais pourquoi pas ...
Deuxième jour.
Il commence très tôt. Reveillé à 4h cause décallage horaire. Je me préparre et surprise, le "diner" (lire daïneur) voisin est déjà ouvert.
Le breakfast stantard, c'est oeufs au plat avec gratin de patates, jus d'orange, toasts et café à volonté. Le tout pour moins de 5$. Ca passe mieux que prévu, même à cette heure matinale ! Les quelques habitués se connaissent et me regardent d'un air méfiant.
L'estomac bien, bien calé, je rejoins ma merde japoniaise automatique qui fait un bruit de mixer et sent le plastique bon marché. J'ai de la route à faire pour rejoindre mon premier rencart.
Les indications du mec sont nickelles et la négociation se passe comme ici. Je lui file un gros acompte en espèces et embarque les papiers, en garantie. J'ai prévu de louer une camionette pour revenir chercher le joli FLH Shovel dépouillé.
J'achèterai une autre bécane ce jour là, sur les 5 visitées.
Le soir, je retourne au motel et descends à la salle de musculation. Elle n'a rien de luxueuse ni d'asseptisée : Juste des bancsaux rembourages décousus, des barres et de la fonte taguée, des tones de fonte ! car les blacks qui s'entrainent sont des boeux, souvent gras mais très balaises. Ils s'encouragent mutuellement bruyament et applaudissent aux performances réalisées. L'ambiance est chaleureuse et conviviale. Mais là encore, ils sont entre eux et l'irruption d'un blanc les surprend. Ils répondent à peine mon bonsoir timide.
Parfois, ils sortent de leur poches des liasses de petites coupures et lancent des paris sur la réussite ou l'échec d'un mouvement de musculation effectué par l'un d'eux.
Je mallonge sur le dos sur un banc de développé couché : Le mouvement consiste à descendre une barre chargée sur la poitrine et à remonter, bras tendus. Je m'échauffe avec des rondelles pas trop lourdes et progressivement, monte en puissance.
Un des noirs lance en montrant des billets verts :
- Je parie que le nouveau pousse 200 livres.
Plusieurs de ses copains rigolent et sortent à leur tour des dollars. Puis, tous s'approchent. 200 livres, c'est un peu moins de 100 kg. Je sais que je passe 90 kg, mais rarement 100. Le type m'a bien jugé, c'est pile poil ma limite. Je comprends que là, je vais jouer mon acceptation dans le groupe.
Pour garder le maximum d'énergie, j'arrête l'échauffement et charge directement les 200 livres. Je m'allonge à nouveau et me concentre. Je dois m'attendre à être écrasé par la charge pour ne pas me faire surprendre. Je décroche la barre des fourches et commence la descente, suffisament doucement pour l'arrêter en bas mais pas trop, pour garder un maximum d'énergie. Le début de la remontée se passe bien. Les noirs autours crient, rigolent et m'encouragent, même ceux qui ont parié contre moi. A mi parcours, je coince. La barre ne monte plus ! Un des noirs passe ses mains sous la barre pour assurer, mais ne la touche pas. Lentement, je la déplace au dessus de mon cou, pour m'aider des triceps. Et là, la barre remonte et je la repose tout seul sur les fourches. Bref instant de gloire ! Les sourrires chaleureux fendent les faces sombres et on me tape dans la main. Examen réussi. Ils passent à d'autres défits, mais j'ai gagné mes galons.
Au fond de la salle, j'apperçois un deuxième blanc. Il s'entraine n'importe comment car il effectue des mouvements rapides avec des charges légères, ce qui est préconisé pour "sècher" ou dessiner les mucles. Lui aurait bien plus besoin de volume, car il est mince, limite maigre. Il a d'assez longs cheveux blonds filasseux et un regard bizard, un peu halluciné.
A la fin de l'entrainement, il est dans les douches communes quand je vais aussi me laver. Il se présente : il s'appelle Rad et deviendra un ami proche. Je vous raconterai...
Rad me propose de dîner ensemble. Il connait un restau sympa et nous commandons. Il est routier et s'enthousiasme à l'annonce de mon activité :
- Ca doit être super comme job, je peux t'accompagner demain ?
- Tu ne travailles pas demain ?
- Si, mais mon boss me prend la tête en ce moment et çà lui fera les pieds.
- Il ne risque pas de te virer ?
Il éclate de rire :
- les syndicats de routiers font la loi, ici. Difficile de virer un conducteur. De plus, je retrouverais un job instantanément.
- Alors d'accord.
Je pense qu'il a une idée derrière la tête, mais qu'ai-je à perdre ?
Le lendemain, il est ponctuel. Le premier avantage, c'est qu'il connaît parfaitement la région et m'aide considérablement pour trouver les adresses. Nous avons rendez-vous pour acheter un Softail Custom, état neuf, irréprochable. Le type a tapé un peu haut en prix, il en veut 8000 $ alors que le prix du marché est plutôt à 7000. Je négocie en lui montrant d'autres annonces, il accepte vite mon prix et nous signons la vente.
Dans l'auto, Rad est songeur :
- C'est ainsi que l'on négocie en Europe ? Tu ne sais pas t'y prendre avec les Américains. Cette moto, on aurait pu l'acheter beaucoup moins cher. Je vais te faire une proposition : La prochaine moto, tu me dis combien tu es prêt à payer pour elle et pour chaque 1000 $ que je te fais gagner, tu me payes 50 $. De plus, on utilisera ma Pontiac au lieu de ta "bouilloire à riz"que nous pouvons rendre dès à présent. Tu payeras l'essence et le repas de midi. Tu payeras aussi un attelage caravane pour ma Pontiac et loueras une remorque chez U HALL, ainsi, nous chargerons directement tes achats. Un de mes copains te louera un garage pour stocker tes motos.
La proposition est plus qu'honête. De plus, je n'ai pas envie de rester seul et suis content de savoir pourquoi Rad s'interresse à mon business : J'accepte. Il éclate de rire :
- Tu vois que tu ne sais pas négocier, j'aurais accepté 40 ou peut-être même 30 $ par 1000$ économisés !!!
Nous allons rendre la crote japoniaise, emmenons la Pontiac pour faire poser un attellage et louons une grosse remorque fermée U HALL. Mais si vous connaissez ! On en voit plein les films : oranges et grises avec le nom écrit en gros ! Ca y est ? Bonnn
Il met au point sa stratégie d'achat avec moi et nous nous rendons au rendez-vous suivant, pour acheter un autre Softail custom affiché 8000 $ aussi. Il est dans le même état que le précédent et nous en faisons rapidement le tour. Rad me glisse dicrètement :
- Combien payerais-tu pour cette bécane ?
- Comme l'autre, 7000$.
- Donc, pour tout ce que je te fais économiser ...
- Absolument, ce qui est dit est dit !
- Alors, laisses-moi faire.
Rad attaque alors la phase dite "de relaxation". Il s'adresse au vendeur :
- Bon, la moto nous plaît, vous nous avez dit au téléphone que le prix était négociable, pouvons-nous en parler tranquillement quelque part ?
Le vendeur sourit, nous invite sur son canapé et nous sert des bières :
- Je vous écoute, faites-moi une offre.
Rad entame la phase "attaque foudroyante":
- Nous sommes prêt à payer 4000 $ pour cette moto.
Le type s'étrangle :
- L'annonce précisait 8000 $ ! Vous ne pouvez pas me proposer la moitié !!! Vous n'êtes pas sérieux.
- Nous irions peut-être jusqu'à 4500 $.
- Non, j'avais décidé que je ne la lacherais jamais à moins de 5500 $.
INCROYABLE, Rad a déjà grignoté 1500 $ en quelques secondes. Mais il reste hésitant :
- 5500 $ ? c'est beaucoup d'argent. Pouvons-nous retourner voir la moto ?
- Bien sûr.
- Là, vous voyez, il y a une petite égratignure sur le réservoire, le repeindre couterait 150 $, le pneu arrière est limite, encore 100 $, les plaquettes avant sont à changer ... Notre meilleure offre est à 5000 $ !
Sur un clin d'oeil, je sors une liasse de billets de 50 $ et commence à les compter sur la selle. Si le type compte en même temps, c'est gagné. Sinon, on renégocie. Là, il compte...
Il ne faut pas lui laisser le temps de réfléchir. Nous chargeons et sanglons rapidement la moto dans la remorque et partons comme des voleurs.
Au bout de 5 minutes de fou rire, Rad me tend la main que je frappe. Il fait semblan de se facher et je lui remets ses 100 $, bien gagnés. Nous achèterons ainsi des dizaines de véhicules selon la même méthode.
Un jour, un biker énervé de titrer si peu d'argent de sa moto nous jette les papiers de propriété à la figure et rentre chez lui en ralant. Il reapparait en courant et en faisant de grands gestes, à l'instant où nous sortons de chez lui. Persuadés qu'il a changé d'avis, nous filons rapidement. En fait, je ne réaliserais qu'une fois arrivé en France que le type avait oublié son flingue sous la selle. "
A suivre ....
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L'homme jeune marche plus vite que l'ancien, mais l'ancien connait la route ....
TJ
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- Message n°47
Re: Souvenirs d'un biker
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Isabeau
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- Message n°48
Re: Souvenirs d'un biker
Copyright !!! ça devient urgentissime (si ça n'est pas déjà fait... ça serait dommage de se faire "piquer" une si belle prose)
KaiserS
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- Message n°49
Re: Souvenirs d'un biker
Isabeau_&_Pascal a écrit:Copyright !!! ça devient urgentissime (si ça n'est pas déjà fait... ça serait dommage de se faire "piquer" une si belle prose)
Merci, Isa, de prendre soin de ces quelques lignes mais elles ont été écrites il y a déjà pas mal de temps et personne n'en a rien fait.
De plus, j'ignore, de toutes façons, comment les protéger efficacement.
Ce début des 90's était une période faste pendant laquelle on n'hésitait pas à se lancer dans une aventure économique, même très risquée.
J'avais une énorme envie de réussite et, contrairement à maintenant, le contexte s'y prêtait.
J'avais bossé comme un malade (au moins 60/70 h par semaine) pendant quelques années, dans différents domaines et clairement, ce bouleau dans les Harley est celui qui m'a le plus excité.
Au début, je ne comprenais pas l'intérêt de ces gros veaux lourds, qui se trainaient, fumaient, ne freinaient pas, ne tenaient pas la route et coûtaient une fortune.
Je roulais jusqu'alors avec des machines, souvent Italiennes, puissantes et légères qui mettaient bien moins de temps pour rallier une destination.
Et puis, petit à petit, j'ai compris le charme irrésistible de conduire tranquillement une bécane prestigieuse et confortable.
Maintenant, j'adore "les trépidations de ma machi-ine".
@Isa : Te font-elles monter des dési-ir dans le creux de te rheinnnns ?
DidBoum- Admin
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- Message n°50
Re: Souvenirs d'un biker
Partie 8
...."Merci !!! Mes histoires directement liées aux motos s'épuisent mais celle ci pourrait vous amuser, surtout les filles, on y parle bijoux :
Quand je rejoignais mon hotel, souvent très tard le soir, je passais devant un "gogo bar", ces endroits ou des filles dansent en string pour que des blaireaux leur glissent des billets roulés entre l'élastique et la peau, qu'il est formellement interdit de toucher. J'étais entré une fois, mais j'avais trouvé ce jeu frustrant, dégradant et nul. Je me demandais comment ces nanas, toutes sublimement bien faites, musclées, sans un gramme de cellulite et qui parraissaient "saines" (ni droguées ni prostituées) pouvaient aguicher les mecs à ce point juste pour un petit billet. Mais bon, un + un + un, il parrait qu'elles gagnent bien leur vie... A l'entrée, un géant noir (bien plus de 2m) s'occupait de la sécurité. Il faut dire qu'il était énorme et impressionant. Il habitait le même hotel que moi et me fit un clin d'oeil pour me montrer qu'il me reconnaissait. J'avais appris par Rad qu'il pesait 170 kg et s'appellait Jo.
Un matin que je sortais de l'hotel, je vis Jo assis sur le trottoire, qui pleurait !!! Je pensais qu'il était saoul ou shooté...
J'ai appris à me meller de mes affaires et aurais passé mon chemin s'il ne m'avait appelé :
- S'il vous plaît, rendez-moi un service.
- Un service ?
- Pourriez-vous aller à la réception de l'hotel et demander une ambulance : Je viens de me casser les 2 chevilles.
Et il m'explique que, à cause de son gros ventre, il n'a pas vu le trottoire et il a posé son pied trop brutalement sur la chaussée. La cheville n'a pas supporté. En voulant se rattrapper et sous la douleur, il a fait la même chose avec le deuxième pied. Même punition. On dirait un énorme bébé.
Je cours à la réception, peu après une ambulance arrive et je vous laisse imaginer les difficultés pour charger 170 kg de barbaque qui hurlent de douleur. Pitoyable !
Des mois plus tard, je reviens dans cet hotel et un soir, apperçois jo qui joue au poker avec trois autres noirs. Il m'interpelle et je viens serrer sa monstrueuse paluche. Elle est si grasse qu'elle parrait être faite d'eau. Comme par hazard, à ce moment, un des noirs se lève et déclare qu'il va se coucher. Il sort quelques billets et paye ce qu'il a perdu. Car bien entendu, ils ne jouent pas billets sur table mais avec des jetons. Jo me propose la place. Ca sens l'arnaque et je me fixe une limite : Si je pers plus de 50 $, je pars.
Mais en fait, non, le jeu est réglo et même je gagne. Je ne suis pas un grand joueur mais là, j'ai de la chance. Je réussis presque tout ce que je tente, deviens donc de plus en plus audacieux et ça marche. Et quand ça ne marche pas, je peux bluffer car les autres ont compris que c'était mon jour. Quand nous arrêtons de jouer Jo et un autre me doivent moins de 50 $ mais le troisième me doit près de 300 $. Il prend un air embèté :
- Je n'ai pas cette somme, peux-tu attendre la fin de la semaine, que je sois payé ?
- Non, je repars en Europe dans 2 jours.
Nous cherchons des solutions, mais n'en trouvons pas. Le type prend dans la poche de poitrine de sa chemise un papier plié et me le tend. Je n'aime pas ça. Probablement de la dope. Je regarde autours de nous. Personne. Je déplie le papier et en fait, il contient une pierre blanche taillée : un diamant et pas petit. Je n'y connais rien en diamants, la seule chose que je sache, c'est qu'ils raye le verre. Je vais jusqu'à la fenêtre, fais un essai et le verre reste marqué alors que le diamant est intact. Que faire ? Celà ne m'a rien coûté et j'ai someil. J'accepte. Je rentre dans ma chambre et me lave les dents. Je mets donc le papier et son contenu dans ma trousse de toilette et l'y oublierais quelques temps. Mais l'histoire est loin d'être finie ...
Lorsque notre fils était né, il pesait 4.2 kg et l'accouchement avait été douloureux pour la maman que j'avais remercié d'une jolie bague. Aussi, lorsque notre fille a, à son tour, vu le jour, sa mère m'a réclamé son cadeau. ha les femmes !!! Là, je repensais au diamant.
Un copain du club de sport est bijoutier. Je lui amène la pierre pour lui demander son avis. Au premier regard, il est impressioné par la pureté et par la taille. Il l'embarque pour examens complémentaires. Lorsque je le revois, il n'a pas ramené la pierre car, prétend-il, il ne transporte pas un caillou de plus de 25 000 Francs sans apréhention. Il ferait près d'un carat et serait absolument pur. Je crois d'abord qu'il me charie mais il insiste. Nous choisissons ensemble une monture qui le mette en valeur et je lui verse un acompte.
Le lendemain, en rentrant à la maison, nous trouvons le copain bijoutier devant la porte, l'air bien embêté. Il nous explique que le dernier test effectué montre que mon diamant n'est que l'ultime génération de zirconium, un faux quoi !
Là, nous sommes très déçus, il aurait mieux fait de ne pas nous donner de faux espoirs. J'offrirai un autre cadeau à la mère de mes enfants. Il nous rend la pierre et l'acompte.
Et puis, à la réflexion, le doute s'est insinué : Ce qui est sûr, c'est que ce qu'il nous a rendu, c'est un zirconium. Là, aucun doute.
Je me suis donc fait berner. Sûr. Mais par qui ? Un Américain ou un Français ? Je ne le saurai jamais...
De l'imagination ? NON ! Ce que je raconte, c'est du vécu. Parfois je condense pour passer des détails sans intérèts, mais là, je n'invente pas.
Tiens le permis de conduire, en 1969, c'était folklorique. Mon père ne refusa pas que je le passe mais il ne voulait pas le payer, sois disant pour ne pas avoir ma mort sur la conscience. Bon. Moi, j'avais pas les moyens de m'inscrire à une moto école. J'avais donc acheté un livret de code et appris par coeur les 20 cas d'interdiction de doubler, les 18 cas d'interdiction de stationner (hé oui, même pour les motos !!!), les priorités et tout et tout.
Le jour du permis, j'arrivais avec mon Solex et un de mes potes me rejoignit avec sa 350 Jawa bicylindre 2 temps, kick only et freins à tambours à tous les étages. Il me la prêtait pour passer l'épreuve car ma Ratier de l'époque présentait vraiment trop mal.
Comme personne ne ratait son permis moto, il prend mon Solex et va vaquer à ses occupations.
L'inspecteur prend mon dossier, constate que je suis candidat libre et fait la tronche. Assis sur un banc munucipal, il essaie de me coller sur le code mais, bien motivé pour une fois, j'avais parfaitement appris ma leçon.
L'épreuve pratique consistait en 2 parties : Faire un 8 sur la place SANS poser le pied par terre : INTERDIT. Ensuite, une accélération sur 20 m et un freinage ! Ha ben oui, hein, quand même !
De retour de ce terrible parcours, l'inspecteur m'annonce que s'il n'y avaient que des gens comme moi, les autos écoles feraient faillite et donc il me refuse le permis. Je proteste et il décide que j'ai accéléré trop fort, dangereusement. Devant ma mine dépitée, il me redonne immédiatement rendez-vous pour le réussir une semaine plus tard. Mais les 75 francs de timbres fiscaux me restent en travers de la gorge.
Le problème, c'est que je reste comme un con avec la Jawa que je n'ai pas le droit de conduire. Je la pousse donc, avant de la redémarrer, jusqu'à être hors de sa vue. Que je croyais ... Car la semaine suivante, je commence par me prendre une belle engueulade. L'inspecteur n'est pas rencunier et il me tend mon papier rose après avoir à peine regardé ma prestation. Ouf !
Ha oui ? ça a changé depuis ?
Il faut avouer que, de la bande de l'époque, il y en a eu plusieurs qui n'ont jamais eu 20 ans. Le casque n'était obligatoire que hors aglomération et nous roulions comme des marteaux. Allez, apprendre à conduire n'a pas que du mauvais..."
A suivre ......
...."Merci !!! Mes histoires directement liées aux motos s'épuisent mais celle ci pourrait vous amuser, surtout les filles, on y parle bijoux :
Quand je rejoignais mon hotel, souvent très tard le soir, je passais devant un "gogo bar", ces endroits ou des filles dansent en string pour que des blaireaux leur glissent des billets roulés entre l'élastique et la peau, qu'il est formellement interdit de toucher. J'étais entré une fois, mais j'avais trouvé ce jeu frustrant, dégradant et nul. Je me demandais comment ces nanas, toutes sublimement bien faites, musclées, sans un gramme de cellulite et qui parraissaient "saines" (ni droguées ni prostituées) pouvaient aguicher les mecs à ce point juste pour un petit billet. Mais bon, un + un + un, il parrait qu'elles gagnent bien leur vie... A l'entrée, un géant noir (bien plus de 2m) s'occupait de la sécurité. Il faut dire qu'il était énorme et impressionant. Il habitait le même hotel que moi et me fit un clin d'oeil pour me montrer qu'il me reconnaissait. J'avais appris par Rad qu'il pesait 170 kg et s'appellait Jo.
Un matin que je sortais de l'hotel, je vis Jo assis sur le trottoire, qui pleurait !!! Je pensais qu'il était saoul ou shooté...
J'ai appris à me meller de mes affaires et aurais passé mon chemin s'il ne m'avait appelé :
- S'il vous plaît, rendez-moi un service.
- Un service ?
- Pourriez-vous aller à la réception de l'hotel et demander une ambulance : Je viens de me casser les 2 chevilles.
Et il m'explique que, à cause de son gros ventre, il n'a pas vu le trottoire et il a posé son pied trop brutalement sur la chaussée. La cheville n'a pas supporté. En voulant se rattrapper et sous la douleur, il a fait la même chose avec le deuxième pied. Même punition. On dirait un énorme bébé.
Je cours à la réception, peu après une ambulance arrive et je vous laisse imaginer les difficultés pour charger 170 kg de barbaque qui hurlent de douleur. Pitoyable !
Des mois plus tard, je reviens dans cet hotel et un soir, apperçois jo qui joue au poker avec trois autres noirs. Il m'interpelle et je viens serrer sa monstrueuse paluche. Elle est si grasse qu'elle parrait être faite d'eau. Comme par hazard, à ce moment, un des noirs se lève et déclare qu'il va se coucher. Il sort quelques billets et paye ce qu'il a perdu. Car bien entendu, ils ne jouent pas billets sur table mais avec des jetons. Jo me propose la place. Ca sens l'arnaque et je me fixe une limite : Si je pers plus de 50 $, je pars.
Mais en fait, non, le jeu est réglo et même je gagne. Je ne suis pas un grand joueur mais là, j'ai de la chance. Je réussis presque tout ce que je tente, deviens donc de plus en plus audacieux et ça marche. Et quand ça ne marche pas, je peux bluffer car les autres ont compris que c'était mon jour. Quand nous arrêtons de jouer Jo et un autre me doivent moins de 50 $ mais le troisième me doit près de 300 $. Il prend un air embèté :
- Je n'ai pas cette somme, peux-tu attendre la fin de la semaine, que je sois payé ?
- Non, je repars en Europe dans 2 jours.
Nous cherchons des solutions, mais n'en trouvons pas. Le type prend dans la poche de poitrine de sa chemise un papier plié et me le tend. Je n'aime pas ça. Probablement de la dope. Je regarde autours de nous. Personne. Je déplie le papier et en fait, il contient une pierre blanche taillée : un diamant et pas petit. Je n'y connais rien en diamants, la seule chose que je sache, c'est qu'ils raye le verre. Je vais jusqu'à la fenêtre, fais un essai et le verre reste marqué alors que le diamant est intact. Que faire ? Celà ne m'a rien coûté et j'ai someil. J'accepte. Je rentre dans ma chambre et me lave les dents. Je mets donc le papier et son contenu dans ma trousse de toilette et l'y oublierais quelques temps. Mais l'histoire est loin d'être finie ...
Lorsque notre fils était né, il pesait 4.2 kg et l'accouchement avait été douloureux pour la maman que j'avais remercié d'une jolie bague. Aussi, lorsque notre fille a, à son tour, vu le jour, sa mère m'a réclamé son cadeau. ha les femmes !!! Là, je repensais au diamant.
Un copain du club de sport est bijoutier. Je lui amène la pierre pour lui demander son avis. Au premier regard, il est impressioné par la pureté et par la taille. Il l'embarque pour examens complémentaires. Lorsque je le revois, il n'a pas ramené la pierre car, prétend-il, il ne transporte pas un caillou de plus de 25 000 Francs sans apréhention. Il ferait près d'un carat et serait absolument pur. Je crois d'abord qu'il me charie mais il insiste. Nous choisissons ensemble une monture qui le mette en valeur et je lui verse un acompte.
Le lendemain, en rentrant à la maison, nous trouvons le copain bijoutier devant la porte, l'air bien embêté. Il nous explique que le dernier test effectué montre que mon diamant n'est que l'ultime génération de zirconium, un faux quoi !
Là, nous sommes très déçus, il aurait mieux fait de ne pas nous donner de faux espoirs. J'offrirai un autre cadeau à la mère de mes enfants. Il nous rend la pierre et l'acompte.
Et puis, à la réflexion, le doute s'est insinué : Ce qui est sûr, c'est que ce qu'il nous a rendu, c'est un zirconium. Là, aucun doute.
Je me suis donc fait berner. Sûr. Mais par qui ? Un Américain ou un Français ? Je ne le saurai jamais...
De l'imagination ? NON ! Ce que je raconte, c'est du vécu. Parfois je condense pour passer des détails sans intérèts, mais là, je n'invente pas.
Tiens le permis de conduire, en 1969, c'était folklorique. Mon père ne refusa pas que je le passe mais il ne voulait pas le payer, sois disant pour ne pas avoir ma mort sur la conscience. Bon. Moi, j'avais pas les moyens de m'inscrire à une moto école. J'avais donc acheté un livret de code et appris par coeur les 20 cas d'interdiction de doubler, les 18 cas d'interdiction de stationner (hé oui, même pour les motos !!!), les priorités et tout et tout.
Le jour du permis, j'arrivais avec mon Solex et un de mes potes me rejoignit avec sa 350 Jawa bicylindre 2 temps, kick only et freins à tambours à tous les étages. Il me la prêtait pour passer l'épreuve car ma Ratier de l'époque présentait vraiment trop mal.
Comme personne ne ratait son permis moto, il prend mon Solex et va vaquer à ses occupations.
L'inspecteur prend mon dossier, constate que je suis candidat libre et fait la tronche. Assis sur un banc munucipal, il essaie de me coller sur le code mais, bien motivé pour une fois, j'avais parfaitement appris ma leçon.
L'épreuve pratique consistait en 2 parties : Faire un 8 sur la place SANS poser le pied par terre : INTERDIT. Ensuite, une accélération sur 20 m et un freinage ! Ha ben oui, hein, quand même !
De retour de ce terrible parcours, l'inspecteur m'annonce que s'il n'y avaient que des gens comme moi, les autos écoles feraient faillite et donc il me refuse le permis. Je proteste et il décide que j'ai accéléré trop fort, dangereusement. Devant ma mine dépitée, il me redonne immédiatement rendez-vous pour le réussir une semaine plus tard. Mais les 75 francs de timbres fiscaux me restent en travers de la gorge.
Le problème, c'est que je reste comme un con avec la Jawa que je n'ai pas le droit de conduire. Je la pousse donc, avant de la redémarrer, jusqu'à être hors de sa vue. Que je croyais ... Car la semaine suivante, je commence par me prendre une belle engueulade. L'inspecteur n'est pas rencunier et il me tend mon papier rose après avoir à peine regardé ma prestation. Ouf !
Ha oui ? ça a changé depuis ?
Il faut avouer que, de la bande de l'époque, il y en a eu plusieurs qui n'ont jamais eu 20 ans. Le casque n'était obligatoire que hors aglomération et nous roulions comme des marteaux. Allez, apprendre à conduire n'a pas que du mauvais..."
A suivre ......
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L'homme jeune marche plus vite que l'ancien, mais l'ancien connait la route ....