Scènes de genre avec Daniel AUTHOUART

Tu auras donc noté que notre ami ne fait pas semblant de se documenter ! D'autant que tous ses croquis sont pris sur le motif et non d'après photos...

Oui, OB, il est clairement bien documenté, le dessin des autos et motos est très réaliste et fidèle. Trop peut-être.

C'est finalement peut-être cette trop grande fidélité dans les trop nombreux objets trop détaillés qui me gène dans tous ces tableaux. Je ne trouve pas la 'vue de l'artiste' qui fait pour moi le charme de la peinture.

Certes, ces dernières peintures font un peu catalogue. Pourtant, il y a souci de mise en scène et l'intrusion incongrue d'objets et de personnages qui, au choix, agrémentent ou dérangent l'ordonnancement du sujet.

Changeons d'ambiance...

"Teddy bear"

Qu'a-t-on caché sous l'eau de la piscine ? Métaphore de l'inconscient ou du temps qui passe ?

et celle la, elle est pas mal

Dis, Obéron, on peut voir une robe de femme sur le guidon de la B.M.
Incongru non? dans un garage.

Juste une idée, comme ça : la même robe bien propre, jetée en travers de la portière rouillée d'une 'belle abandonnée' en forêt, suggérant les ébats d'un couple qui y a trouvé refuge.
Non?

Ben voilà, bienvenue dans l'univers de Daniel Authouart, Looping !

Nan, nan, juste la belle abandonnée, bien cadrée dans la forêt, avec la robe qui va bien.
Pas un fatras de détails.

Et la robe, pas pendue comme au crochet de la salle de bain, jetée en vrac car çà pressait!

En te rapprochant de l'auto, peut-être...

"Sur la route du Pont de Tancarville"

Il y a quoi aux alentours? Le coup de l'extrait, tu me l'a déjà fait
Sur une plage, je le vois bien aussi, mais tjrs pas de robe, je veux ma robe.
Bon, chef Didboum, les smeiley sont trop gros. Et il n'y a pas mr green...

Ce n'est pas un extrait, c'est une petite toile que j'ai chez moi et que j'ai photographiée exprès pour toi ! Je n'ai pas de robe négligemment jetée sur un capot rouillé... Désolé...
Je te sens déçu là...

Mais non...
Par contre ta petite toile, bien plus poétique que celles évoquées dernièrement.
Bon, à demain, faut pas trop négliger la famille.

Une lithographie : "Le Passager"

Vous excuserez les reflets...

Ambiance très froide malgrès la rouille très présente sur la moto, mais pas sur le side...
Des ombres improbables comme l'avait souligné Oscar pour une oeuvre précédente.
J'ai l'impression qu'il n'a pas de style (ou de patte) bien constant, même si certaines oeuvres peuvent être qualifiées, comme tu l'a dit, 'd'alimentaires', on pourrait penser que ce n'est pas le même artiste.
Pourquoi?

Trois aspects :

1) je ne respecte pas de chronologie. Ainsi, les travaux présentés peuvent avoir jusqu'à 20 ans d'écart, voire davantage. Chez n'importe quel artiste, sur une telle durée, on observe l'évolution du style (dessin, matière), des thèmes, etc.

2) Je n'indique pas les tailles des toiles ni les peintures utilisées. Or, passer d'un format à un autre 20 fois plus grand induit un travail très différent.

3) Il s'agit, pour "le Passager", d'une lithographie. Un travail de gravage et d'impression encrée qui n'a rien à voir avec de l'huile ou de l'acrylique sur toile.

Sans doute, toutefois, malgrès les inévitables difficultées et contraintes d'echelle ou de technique, on ne retrouve pas la vue de l'artiste sur le monde.
Ou alors, il s'adapte.

Pour terminer ce topic, une gouache de 1995 (80X60cm) intitulée "Rock show"

C'est étonnant comme le sujet peut changer (et heureusement que Daniel AUTHOUART n'a pas traité qu'un seul sujet dans sa vie).

J'adore la scène du café de la plage par tous ces détails qui font "plus vrais que nature" ...

Ainsi la grille de ventilation, le rideau déchiré, les reflets sur le trottoir, la rouille sur les portes, l'enseigne délabrée, la boutique voisine fermée définitivement, le menu affiché, les petits carreaux de mosaïque 33 x 33, etc ...

Mais à bien y regarder ... y a-t-il encore une vie dans cette scène, ou rejoint-on le topic "belles abandonnées" ?

On pourrait dire pour répondre à Olivier : "Vanité des vanités, tout n'est que vanité."
Ou encore que tout ce qui naît doit mourir mais que l'increvable désir de vivre est toujours le plus fort.