Bon, j'ai un peu de temps, j'en profite pour vous expliquer comment j'ai démonté le tout, pour accéder au stator d'alternateur.
Tout d’abord, les précautions et avertissements d’usage :
Bon, ça, c’est fait. Vous aurez été prévenus, hein ?
Un autre avertissement, que j’aime bien :
Enfin, un dernier conseil, à la demande de Flo883R :Pour le côté logistique, voici la liste des outils et consommables à prévoir :
un jeu de douilles standard de bonne qualité (oui, quoi, les douilles SAE voyons ! Celles en pouces, car les autres, ce serait du métrique, donc celles là, elles s’appellent standard. Capisce ?),
un jeu de clés TorX (en fait, j’ai une série d’embouts TorX à monter sur un cliquet avec des rallonges),
un jeu de clés « allen » en standard = en pouces, quoi !, (en fait, j’ai là aussi une série d’embouts à monter sur un cliquet avec des rallonges),
une douille de 30 mm (pour défaire l’écrou de la noix d’embrayage),
une douille de 38 mm (pour défaire l’écrou épaulé de vilebrequin),
une bonne pince à circlips intérieurs,
un rayon de roue de vélo, ou bien un bout de baguette de soudure,
une clé dynamométrique (plage : 20 à 200 Nm, ou bien exprimé autrement : 2 à 20 daNm),
un « manche à douilles » assez long (le mien fait 60 cms),
une paire de cales en bois tendre (du pin, du sapin, mais pas de balsa),
un peu de WD40 pour nettoyer,
un dégrippant/lubrifiant style 3 en 1,
un stator d’alternateur neuf,
un bidon d’huile de primaire,
un joint de carter primaire neuf,
un joint de trappe d’inspection neuf,
un peu de pâte à joint noire,
de quoi vidanger (cuvette, chiffons, etc.),
un peu de freinfilet normal (Loctite 242 ou équivalent),
la revue technique en français du moteur Twin Cam 1450 chez RTA , le hors série 12 (HS12),
un pack de Leffe Rubis (permet d’ignorer l’odeur terrible de l’huile de primaire, et éventuellement de remercier votre assistant),
un décapsuleur (cf supra),
une montre à aiguilles (pour les sens de vissage/dévissage),
et enfin si vous avez ça, un bon lève-motos, et un tabouret à roulettes (ben oui, on peut rouler en Harley, et aimer son petit confort dans l’atelier…).
Maintenant, on se lance :
Musique de fond (j’aime bien CCR, Supertramp, Dire Straits, le blues, la Mano Negra), éclairage de la zone de travail, balayage, et une bache au sol.
On commence par vidanger le primaire (vis allen sous le carter d’embrayage), c’est plus facile si la moto est sur la béquille, et comme ça, on n'en prendra pas plein les mains quand on retirera le carter primaire!
Une Leffe Rubis, car ça pue, l'huile de primaire.
Puis, on cale la moto sur le lève moto, re-nettoyage de la zone de travail, puis on retire :
Le repose pied gauche = 2 vis allen (clé ou douille allen),
Le sélecteur de vitesses = une vis à tête hexagonale (clé à œil ou douille),
La trappe d’inspection = 4 vis à empreinte TorX (clé ou douille TorX),
Le carter primaire = 12 vis allen (clé ou douille Allen),
Nota : il n’est pas nécessaire de déposer la trappe d’embrayage, ça vous fera toujours un joint d’économisé !Nettoyage soigné de l’intérieur du carter, on élimine le peu qu’il reste de l’huile de primaire.
Maintenant, on relâche la tension de la chaine primaire = un écrou freiné (douille). On dévisse de 3 à 4 tours, de quoi libérer le support du tendeur, et on le fait coulisser vers le bas (il y a des crans à passer, mais si vous avez suffisamment dévissé, ça se fait tout seul).
On continue par l’embrayage :
Débloquer le contre-écrou de réglage de la garde d’embrayage (douille),
Dévisser d’un tour ou deux la vis de réglage (clé ou douille allen),
Extraire le circlips intérieur,
Puis extraire l’ensemble vis/ écrou/plateau de poussée : ça donne accès à l’écrou qui tient la noix d’embrayage.
Étape délicate : on positionne la cale de bois tendre (tasseau de pin de 40 x 60) entre la chaine primaire et la poulie de vilebrequin, en bas contre le carter.
Attention, il faut impérativement avoir détendu la chaine, sinon on risque de casser le patin tendeur !Vérifiez que la moto est stable, au besoin faites vous aider par une personne qui vérifiera qu’elle ne bougera pas quand vous allez forcer.
Puis, on sort la douille de 30 mm, le manche à douille, et ses bras : on débloque l’écrou de noix d’embrayage en forçant de façon continue, sans donner d’à-coups.
Attention : cet écrou possède un pas « à gauche », c’est à dire qu’il faut le tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour le desserrer !On dévisse l’écrou de 3 à 4 tours, pour bien casser la colle de montage, mais on le laisse en place.
Ca y est ? C’est fait ?
Une Leffe Rubis, et on change le CD dans le lecteur !
Allez, on continue : on positionne la cale en bois tendre entre la chaine et le pignon de vilebrequin, en haut, contre le carter. Normalement, comme vous avez déjà détendu la chaine, c’est tout bon.
Ensuite, à l’aide du manche à douille et de la douille de 38 mm, on débloque l’écrou épaulé de vilebrequin, sans donner de choc, en exerçant un effort continu. Cet écrou est « normal », donc on le dévisse dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Ça résiste ? On va y arriver : on n’a jamais dit que c’était facile, il faut forcer un peu, d’autant que l’écrou est monté au frein-filet…
Quand c’est fait, le plus dur est fait : vous pouvez remercier votre assistant(e) et le(la) renvoyer à ses occupations (fourneaux).
Finissez de dévisser l’écrou épaulé de vilebrequin.
Enlevez l’amortisseur de couple du vilebrequin avec dans l’ordre : écrou épaulé, rondelle, amortisseur de couple, manchon cannelé (les deux trucs à droite sur la photo, c'est des morceaux de la commande d'embrayage : le circlips intérieur que vous avez déjà viré, et le plateau de poussée avec la vis et le contre-écrou de réglage de la garde d'embrayage). Le manchon cannelé sera visible plus loin.
Enlevez l’écrou à gauche de l’embrayage,et sortir le primaire complet : embrayage, chaine, poulie de vilebrequin (ça coulisse tout seul).
Apparaît alors sous vos yeux embrumés par l’odeur de l’huile du primaire, dans toute sa splendeur, le rotor de l’alternateur ! J'en profite pour vous montrer le fameux manchon cannelé à moitié sorti...
A l’aide d’un rayon de roue de vélo, ou d’un baguette de soudure, on se confectionne un outil de la mort qui tue sa race que même chez Harley Davidson ils ont pas le même : un extracteur de rotor d’alternateur ! Hooooh! Haaaahh! Bravoooo!
Allez, soyons fous, on utilise ce trésor d'ingéniosité et on extrait le rotor qui ne tient que parce qu’il est aimanté au stator : il coulisse sur les cannelures.
Moi je dis, on en apprend des choses sur les forums : même à fabriquer des outils que le monde entier nous envie!
(Après ce bref mais intense moment d'autosatisfaction, revenons sur terre, il en reste encore un peu à faire).
On approche de la fin : le stator tient par 4 vis allen, qu’il faudra remplacer au remontage. Coup de chance, mon stator était fourni avec ces vis ! Sur la photo, j'ai déjà retiré les 4 vis : rien de compliqué, on va pas revenir là dessus, hein?
Débrancher le connecteur du stator situé dans la gaine en caoutchouc (les 2 fils noirs qui vont au régulateur).
Démonter le connecteur : il faut une lame fine, sortir la plaquette bleue, puis déclipser les broches en glissant une lame fine le long des broches. Désolé, j’ai pas de photos pour ça, mais j’en ferai si vous voulez.
On extrait le stator en tirant les fils et le bourrelet caoutchouc vers l’intérieur du carter, et voilà ! La bête est vaincue par votre acharnement!
Leffe Rubis ! (Ah bon, il en reste plus? Y'a pas autre chose?)
Lavage des mains ! (Oui Flo, je le rajoute spontanément…)
A table !
(On verra un peu plus tard, pour le remontage.)
Dernière édition par FredP le Dim 27 Sep 2015 - 17:49, édité 3 fois (Raison : Mise à jour avec des petites précisions... :) ^, puis rajout des photos perdues par Imageshack ;))